C'est un enchaînement d'événements relativement imprévisibles qui explique l'urgence dans laquelle l'évacuation de tous les animaux du parc zoologique de Champétières (Puy-de-Dôme) a eu lieu jeudi. Pour y voir plus clair, France 3 Auvergne répond à 3 questions que vous pourriez vous poser.

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Pourquoi tant de précipitation ?

Le placement en détention provisoire du gérant, le 27 mars dernier, a amené le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand à prononcer d'urgence la liquidation judiciaire du zoo du Bouy. La dette de l'entreprise, placée en redressement judiciaire en septembre 2014, s'élève à au moins 180000 euros.

Dans son jugement du 3 avril, le tribunal précise que "la poursuite de l'activité de cette société s'avère impossible" suite à l'incarcération d'Alain Albrecht. L'homme a été mis en examen pour trafic international d'espèces protégées. Accusé de maltraitance sur animaux, il avait déjà été condamné en 2012 à six mois de prison avec sursis et interdit d'exercer son activité pendant un an.

Que deviennent les 2 salariés et les 150 animaux du zoo ?

Dans un premier temps, les deux employés ont été réquisitionnés et indemnisés par la Direction départementale de protection des populations (DDPP), qui dépend de la préfecture du Puy-de-Dôme. Depuis mardi 7 avril, leurs salaires sont pris en charge par la Fondation 30 millions d'amis, à qui le liquidateur du zoo a confié le placement des 150 animaux. Les deux salariés resteront à Champétières jusqu'à ce que les derniers animaux aient quitté le parc (il reste encore quelques spécimens sur place).

Afin d'accueillir 48 espèces différentes, une dizaine de structures ont été sollicitées : zoos privés ou publics, associations agrées de protection animale... On peut notamment citer l'Association Tonga Terre d’Accueil (siégeant au espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine), le Parc animalier d’Auvergne à Ardes-sur-Couze (Puy-de-Dôme), le Refuge de l’Arche en Mayenne, la Vallée des Singes ou encore le Natuurhulpcentrum en Belgique.

Que faire désormais de ce site de 50 hectares ?

Ouvert au public depuis 1975, le zoo du Bouy est installé sur un terrain privé. Le propriétaire de ce terrain de 50 hectares est donc libre d'en faire ce qu'il veut. Il paraît peu envisageable d'y accueillir à nouveau des animaux sauvages...  Cela nécessiterait un investissement financier très important, la plupart des aménagements étant vétustes.

Mais les élus locaux (mairie, communautés de commune, canton) vont certainement tenter de maintenir une activité touristique à Champétières, petite commune de 260 habitants située tout près d'Ambert (Puy-de-Dôme). La création d'une ferme pédagogique a été évoquée, par exemple. Cela permettrait aux enfants de continuer de profiter de ce joli coin de nature.

Reportage : Evelyne Rimbert, Jean Hermann, Brice Ordas. Intervenant : André L'Héritier (exploitant du parc zoologique du Bouy)

 

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