Une audience est prévue lundi devant un tribunal de Saint-Domingue concernant le procès, plusieurs fois reporté, pour trafic de cocaïne entre la France et la République Dominicaine impliquant notamment quatre Français, dont les deux pilotes rhônalpins Pascal Fauret et Bruno Odos.
Cette audience ne devrait servir qu'à déterminer une nouvelle date pour la reprise du procès, selon un avocat de la défense.
"Il ne va pas se passer grand chose", a indiqué samedi par téléphone à l'AFP Me Eric Le François, avocat de deux des quatre accusés français, les pilotes d'avion privé Pascal Fauret et Bruno Odos. "Un seul jour d'audience a été réservé" par le tribunal, il devrait s'agir "plus probablement d'une audience de situation pour fixer la date" du procès, a ajouté l'avocat, qui ne sera pas présent lundi.
Plus de deux ans après les faits, ce procès de 14 personnes, dont quatre Français, accusées de trafic de cocaïne, a déjà été reporté à plusieurs reprises. Le dernier renvoi date de début mars, quand le procureur a demandé la récusation du tribunal, accusé de partialité en faveur des accusés. La Cour d'appel a rejeté cette demande mais une nouvelle date doit être décidée pour la reprise du procès.
En raison de la difficulté à faire coïncider les agendas des témoins et experts français qu'elle souhaite citer, la défense de MM. Fauret et Odos serait favorable à la tenue du procès "fin mai, début juin". Malgré la longueur de la procédure, M. Odos, a déclaré samedi à l'AFP se sentir "optimiste". "Nous sommes plus près de la fin que du début", a-t-il voulu croire.
Rappel de l'affaire "Air cocaïne"
Surnommée "Air cocaïne", cette affaire a éclaté avec l'arrestation dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 de quatre Français sur le tarmac de la station balnéaire dominicaine de Punta Cana, alors qu'ils s'apprêtaient à décoller pour la France dans un Falcon 50 transportant 680 kg de cocaïne répartis dans 26 valises, selon les autorités dominicaines. A bord de l'appareil se trouvaient le pilote Pascal Fauret, 55 ans, son co-pilote Bruno Odos, 55 ans, leur passager Nicolas Pisapia et une quatrième personne, le "broker" Alain Castany, un apporteur d'affaires. Dans la foulée, une quarantaine d'agents des douanes, de la police anti-drogue et des services migratoires de l'île avaient été aussi interpellés.Ils ne sont toutefois plus que 14 à être renvoyés devant la justice: les quatre Français qui risquent, selon un avocat, jusqu'à 25 ans de prison, un civil et neuf militaires.
Après 15 mois de prison dans un quartier de haute sécurité, les quatre hommes se trouvent désormais libres de leurs mouvements, mais interdits de quitter le territoire dominicain. Les deux pilotes nient farouchement avoir eu connaissance de la nature des bagages chargés à bord de leur appareil.