Moins d'un an après sa reprise, le constructeur américain de véhicules électriques Cenntro Motors va déclarer en cessation de paiement l'ex-usine lyonnaise SITL et envisage une réduction des effectifs sur le site, annonce-t-il dans un communiqué jeudi.
"Une réunion extraordinaire du Comité d'Entreprise de Cenntro Motors France s'est tenue jeudi (...) sur le projet de déclaration l'état de cessation de paiement de Cenntro Motors France", écrit la direction.
Et pour sortir de l'impasse, le constructeur "envisage un redimensionnement de l'entreprise engendrant une réduction de ses effectifs, comme cela avait déjà été annoncé début mars dernier". "L'étendue et l'envergure de ce projet ne sont pas encore déterminées et seront arrêtées de concert avec l'Administrateur judiciaire qui sera désigné et les instances représentatives du personnel", ajoute le document.
En juin, Cenntro Motors avait repris l'usine de SITL (ex-usine FagorBrandt) et conservé ses 395 salariés, tout en s'engageant à conserver au moins 300 salariés pendant cinq ans. Mais "le groupe a dû faire face à de très nombreuses difficultés pour mettre en oeuvre le plan de reprise" et "le redémarrage de la production au sein de l'usine dans le délai escompté de 6 mois sur les activités Véhicules Electriques et Filtres, s'est avéré difficile à tenir surtout depuis le début de l'année 2015".
En conséquence, "Cenntro Motors France s'est vu dans l'incapacité de générer un chiffre d'affaires suffisant pour son auto financement et c'est donc notre actionnaire, la société Cenntro Motors Group Limited" qui a injecté 7,5 millions d'euros depuis juin pour assurer les charges de l'entreprise, poursuit le communiqué. Mais aujourd'hui, l'actionnaire "n'est plus disposé, en l'état, à combler les dépenses de sa filiale".
La Société d'Innovation et de Technologie (SITL) a été créée en avril 2011 par l'industriel Pierre Millet qui avait racheté l'usine à FagorBrandt. Tout en restant sous-traitant pour le montage de lave-linge (95% de son chiffre d'affaires), la société s'était tournée vers la production de véhicules électriques, avant d'être reprise en juin par l'américain.