Un incendie s'est déclaré, en pleine nuit, sur le chantier de l'usine Bricafeu dans la nuit du 10 au 11 décembre 2024, en Haute-Garonne. Pas de blessés, mais d'importants dégâts. Et surtout, des soupçons d'acte criminel alors que des riverains s'opposent au projet.
Le feu a été signalé aux alentours de 4h30 du matin, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2024. Un incendie sur le chantier d'une usine de production de bûches de bois densifié qui devait ouvrir ses portes au premier trimestre de l'année 2025 dans la zone du Cap d'Arbon, à Estabens, en Haute-Garonne. Il n'y a pas eu de blessés, mais des engins de chantier endommagés. Acte criminel ? C'est ce que laisse sous-entendre la direction de l'entreprise concernée.
Enquête ouverte
Les sapeurs-pompiers ont maîtrisé le sinistre dans la nuit et ont évité la propagation du feu à des infrastructures voisines. "Des dommages importants ont été constatés sur l’ensemble des machines de terrassement présentes sur le chantier. Montant provisoire des dégâts estimés à 500 000 €", indique la direction du groupe Cimaj Bricafeu dans un communiqué de presse.
"Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l’incendie qui semble, suivant les premières constatations, un acte criminel", poursuit la direction de l'entreprise. Un incendie qui fait suite à "une mobilisation de propriétaires locaux, peu nombreux, mais très virulents depuis plusieurs semaines", indique encore la CIMAJ qui s'est lancée dans la construction de sa deuxième usine. "Les engins étaient au milieu du champ, il a un peu neigé cette nuit", précise le directeur général de Cimaj, qui ne voit pas comment le feu se serait déclaré seul.
Le collectif Cagire sans Usine décline toutes responsabilités dans cet incendie. "Nous sommes un collectif citoyen. Nous n'incitons aucunement à l'incivilité, nous contentant de relayer les informations en notre possession auprès du public et des élus afin que ces derniers puissent répondre à la consultation publique", explique le collectif dans un communiqué également.
Un projet qui divise
Sur les réseaux sociaux, à chacun sa page et son camp. Il y a le collectif "Cagire sans usine", opposé à l'installation de cette usine de bûches densifiées au milieu des prairies. "On ne peut accepter d'être mis devant le fait accompli, sans avoir le temps de peser les risques, en laissant défigurer nos collines et en encombrant nos routes", peut-on lire sur sa page Facebook. Le collectif a également lancé une pétition en ligne qui a recueilli près de 1200 signatures à ce jour afin de réclamer l'arrêt du chantier. "Nous demandons la réalisation d'une étude d'impact environnemental approfondie", explique le collectif d'opposants tout en soulignant les nuisances de ce projet.
Et puis, il y a ceux qui disent oui, à l'usine Bricafeu, sur leur page Facebook, intitulée "Usine Cap d'Arbon Oui". Là, s'expriment ceux qui défendent cette installation, notamment pour ses intérêts socio-économiques. "Nous sommes nombreux à souhaiter que ce projet aboutisse, si certes les paysages sont beaux, ils ne nourrissent pas les hommes, peut-on lire dans un des messages postés. Si six emplois directs et autant d’emplois indirects voient le jour, ce seront autant de familles qui pourront vivre sur leur territoire."
Chaque camp appelle à se mobiliser. Lettre au préfet, avis portés à l'enquête publique... Les défenseurs du projet ont prévu de se retrouver sur le chantier pour exprimer leur soutien, jeudi 12 décembre dans la matinée. Les opposants, eux, pourraient se donner rendez-vous dans la soirée à la réunion du conseil de la Communauté de communes de Cagire Garonne Salat.
Terrain acheté à la municipalité, permis de construire et de produire validés. "Tout est en règle, le projet respecte toutes les normes", indique Jean-Baptiste Geneste, le directeur général de Cajim. L'entreprise reste engagée à mener son projet jusqu'au bout.