Après Renault ou PSA, Michelin planche sur des accords de compétitivité dans trois de ses usines en France, dont celle de la Combaude à Clermont-Ferrand où le fabricant de pneumatiques veut gagner en flexibilité pour réduire les coûts.
"Il y a quelque chose dans les tuyaux, un avenant aux 35 heures qu'ils veulent casser. Michelin veut faire des dérogations par site", a
indiqué un syndicaliste à l'AFP, confirmant une information du journal Les Echos. Sur le site de Roanne, "il y a bien un projet qui tend à des investissements importants" pour permettre une montée en gamme dans la production, a confirmé Jérôme Lorton, délégué syndical Sud. La direction "va demander une réactivité plus importante, une capacité à produire différentes gammes" et en échange "on évite la fermeture" de l'usine qui emploie 830 personnes, a-t-il indiqué.
Le site pourrait ainsi revenir à une organisation en "5x8", soit cinq équipes qui se succèdent 7 jours/7, 24H/24 sur un même poste, contre une organisation en quatre équipes actuellement.
Aujourd'hui, les équipes enchaînent six jours avant d'avoir deux jours de repos. Dans le nouveau système, elles travailleraient cinq ou six jours mais enchaîneraient avec des périodes de repos plus longues. En contrepartie, les équipes travailleraient 10 dimanches par an et trois jours fériés, selon une autre source syndicale.
Mais pour l'instant, rien n'est bouclé, la direction n'a pas encore précisé le montant des investissements et son engagement sur l'emploi. Une fois ces détails donnés, les syndicats consulteront alors les salariés, explique encore Jérôme Lorton.
Selon Les Echos, des groupes de travail vont également être mis en place à la Roche-sur-Yon (Vendée) et à Roanne dans la Loire.
Contacté par l'AFP, Michelin n'avait pas réagi en milieu de journée.
En 2014, le bénéfice de Michelin a reculé de 8,5% à 1,03 milliard d'euros. Dans la foulée de la publication des résultats annuels, début février, le président de l'entreprise Jean-Dominique Senard avait annoncé l'accélération d'un "plan de compétitivité" déjà en place sur la période 2012-2016, dont l'objectif était passé de 1,0 à 1,2 milliard d'euros.