Même si un ver dans une pomme est naturel, il peut rapidement devenir un véritable fléau pour les pomiculteurs. Leur production infectée est alors inconsommable et invendable. Une seule solution : une méthode de bio-contrôle appelée "confusion sexuelle". 

Eviter de se retrouver à devoir jeter toute sa production de pommes ou de poires, c'est le but et le souhait de tous ceux s'occupent de leur verger. Or, l'un des ennemis de leurs fruits n'est autre qu'un papillon nocturne ravageur : le carpocapse. La confusion sexuelle entre les mâles et les femelles doit donc permettre d'éviter leur reproduction, et la destruction des récoltes.

Il s’agit en fait d’une méthode perturbatrice de la reproduction de lépidoptères ravageurs qui repose sur la diffusion au sein des parcelles de molécules de synthèse analogues aux phéromones sexuelles émises par les femelles pour attirer les mâles.

En période d’accouplement, ces derniers se trouvent désorientés par ces signaux et rendus incapables de localiser les femelles par saturation du milieu en phéromones larguées régulièrement. Ceci empêche ainsi la multiplication des ravageurs ciblés dans les parcelles où cette méthode est appliquée.

Les phéromones sont en général contenues dans des diffuseurs répartis au sein des parcelles mais peuvent également être placées à l’intérieur de « cabanes » dans lesquelles les mâles sont attirés et en ressortent recouverts de phéromones femelles. Dans ce cas, ils vont non seulement être désorientés par les phéromones qu’ils portent mais également jouer eux-mêmes le rôle de diffuseurs par le biais de leurs déplacements dans les parcelles.

La mise en œuvre de la confusion sexuelle nécessite :

  • une superficie minimum d’application (5à 10ha) ;
  • une collaboration entre agriculteurs propriétaires de parcelles voisines ;
  • un environnement favorable : parcelles non situées à proximité de sources lumineuses (celles-ci attirent les insectes), non situées en zones ventées (dissipation des phéromones), et éloignées de foyers de contamination (car alors des femelles déjà fécondées pourraient venir pondre dans les parcelles menées en confusion sexuelle) ;
  • une protection renforcée des bordures et une surveillance régulière des populations (piégeages, inspection des fruits)

Reportage : Boudjema Mekioussa, C. Chauleau, N. Colombeau. Intervenants: Patrice Blanchet (Pomiculteur), Laurent Rougerie (Président AOP Pommes du Limousin)

 

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