Les inquiétudes nourries des salariés de Renault Trucks

La maison mère du groupe a en effet annoncé la suppression de près de 600 postes dans l'Hexagone dont 512 sur le site de Vénissieux/Saint-Priest. Un comité central d'entreprise extraordinaire s'est ouvert lundi dans une ambiance plus que tendue. 

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La direction avait annoncé ce plan social lors du comité central d'entreprise le 28 avril dernier. Aujourd'hui, vers 11 heures, alors que s'est ouvert ce matin un comité central d'entreprise extraordinaire, les salariés de la plateforme de Vénissieux/Saint-Priest, la principale concernée, étaient invités par une intersyndicale à débrayer. La CGC-CFE, organisation syndicale majoritaire à Vénissieux, espère limiter la casse. Dans un communiqué daté de ce matin, elle déclare tout faire pour limiter le nombre de licenciements contraints. Elle exige du groupe une révision de son projet en rappelant qu'elle s’oppose à cette politique financière de court terme. La CGT entend, de son côté, reporter sine die le projet présenté par la direction. 

512 postes sur 591 postes seraient supprimés à Saint-Priest/Vénissieux dont les quatre cinquièmes dans les équipes commerciales


D'ores et déjà, on sait que la suppression porte pour l'essentiel sur le secteur commercial (plus de 40% des effectifs). 438 postes appartenant à ces services sont touchés. Par ailleurs, ces suppressions concernent 65 postes dans les bureaux d’études, 28 postes en comptabilité, 23 postes dans les services support à la production, et 33 postes dans la partie informatique.

Selon la CGC-CFE, quelques créations de postes permettent d’atteindre le chiffre de 512 suppressions nettes. Sans modification du projet, estime le syndicat, " ces annonces pourraient conduire au licenciement sec de 200 salariés environ. Cela sans compter la future cession d’une partie de l’activité informatique qui pourrait concerner 200 postes de travail".Seuls des cadres et des techniciens sont concernés par ces annonces qui détruisent la confiance des salariés dans le groupe Volvo.

" Il s'agit clairement d'un plan boursier ", estiment les organisations syndicales


Ce nouveau plan passe d'autant plus mal auprès du personnel et des syndicats que les finances de Volvo s'amélioren t: après des années difficiles en 2012 et 2013, son bénéfice net a presque quadruplé au premier trimestre à 457 millions d'euros, avec des ventes en hausse de 14% (dont +35% pour celles du seul Renault Trucks).
"Aujourd'hui le groupe Volvo gagne de l'argent, il est en train de regagner des parts de marché en France et en Europe, les seuls intérêts des suppressions de poste c'est pour avoir une rentabilité beaucoup plus rapide, c'est ce que demandent les actionnaires", a déploré Olivier Porret, délégué syndical CFE-CGC.

"Notre rôle est de démontrer le côté infondé du plan d'un point de vue économique et les incohérences dans les suppressions organisationnelles qui risquent de mettre en péril l'efficacité commerciale du groupe", a aussi souligné Bernard Fauché délégué central CFDT au CCE.
Selon lui et de nombreux représentants du personnel, "il s'agit clairement d'un plan boursier". "Décimer complètement la direction commerciale en enlevant plus de 50% de l'effectif, cela correspond à une contrainte d'économie rapide pour montrer dès 2016 des résultats. On avait les moyens de faire autrement", a ajouté Bernard Fauché.

Reportage Yaëlle Marie et Aude Henry :


Intervenants :
- Brunon Viollet - Informaticien 
- Christiane Suisse - Analyste informatique
- Eric Freyburger -Secrétaire CE











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