Le Puy-en-Velay : vers une démolition du « Pensio »

Le Pensionnat Notre Dame de France va-t-il finir sous les mâchoires des pelleteuses ? La Ville du Puy songe à sa démolition dans le cadre d’un vaste projet d’aménagement de quartier. Pour les anciens élèves et enseignants, c’est un pincement au coeur.

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Une institution !
Le Pensionnat Notre Dame de France en a vu passer des élèves depuis son installation à la place de l’ancien couvent des Capucins au Puy-en-Velay en 1861 jusqu’à sa fermeture en juin 2010 !
Lorsque Bernard Rouchon y étudiait, dans les années 60, ils étaient un millier dont près de la moitié de pensionnaires, école élémentaire, collège et lycée confondus.
Beaucoup d’élèves venaient du Gard, de Lozère, d’Ardèche et bien-sûr de toute la Haute-Loire.
C’était alors le principal établissement d’enseignement catholique de la ville.
Il y avait même une ferme avec des vaches au sein de l’école en pleine ville, et des ateliers !

Mais aujourd’hui, ce ne sont plus que des bâtiments à l’abandon, livrés à la verdure et aux squatters, depuis le dépôt de bilan de l’établissement, suite à des problèmes financiers et au manque d’élèves.

Alors la Ville du Puy,  qui a entrepris le réaménagement complet du quartier, avec le concours de la Communauté d’Agglomération et le soutien de l’Etat dans le cadre d’un programme de rénovation des quartiers anciens et dégradés, envisage de démolir purement et simplement « le Pensio », comme le surnomment affectueusement les ponots.

« A ce jour,  rien n’est encore définitif mais il y a tout de même une très forte probabilité que nous soyons amenés à le démolir car la réhabilitation d’un tel bâtiment ne semble pas être envisagée d’autant que la municipalité souhaite aérer le quartier, en faire un quartier agréable avec des espaces verts. Ces bâtiments ne correspondent pas forcément aux envies d’aujourd’hui en terme d’habitation, mais on ne sait jamais, un promoteur peut encore nous proposer un projet. A ce jour, cela relève plus du miracle qu’autre chose ! », explique Caroline Barre, adjointe au maire du Puy-en-Velay, chargée des travaux.

Cette annonce a provoqué pincements au cœur, voire grincements de dents dans la ville, notamment auprès des anciens de l’établissement privé.

C'est du gâchis ! Georges Imberdis, ancien prof au Pensio


L’Amicale des anciens élèves, que préside Bernard Rouchon, va demander audience au maire Laurent Wauquiez, mais sans grande illusion.

Georges Imberdis, qui lui a fait toute sa carrière de professeur de sport à Notre Dame de France, est plus amer et plus direct :
« C’est du gâchis ! Regardez la chapelle, il est question de la démolir. Il y a quelques années, des millions de francs ont été investis là ! Moi, je n’en pense plus rien, de toute façon les gens qui ont le pouvoir font bien ce qu’ils ont envie de faire ! ».

Selon lui, beaucoup d’anciens du Pensio étaient prêts à faire des efforts pour sauver ce qui fut le fleuron de l’enseignement catholique dans le département, mais « ça n’a pas été pris en compte ! ».

Dans le quartier, déjà en plein travaux avec la création d’une nouvelle résidence et avec l’extension de l’IUT du Puy,  les avis sont divers.
Les habitants semblent résignés à voir disparaître ces vieux murs devenus vides et silencieux.

Seule la salle d’animation, surnommée « le théâtre », dans le prolongement de la chapelle, devrait être conservée comme vestige du passé, « pour son intérêt architectural » précise l’adjointe en charge des travaux.

Le projet s’inscrit dans le cadre du réaménagement d’un vaste ensemble urbain de deux hectares et demi, très proche du centre-ville.
C’est le plus important des projets immobiliers du deuxième mandat du député-maire UMP Laurent Wauquiez qui a annoncé qu’il abandonnera toute fonction municipale s’il est élu en fin d’année président de la grande région Rhône-Alpes Auvergne.
Ce projet prendra des mois, probablement même des années à se concrétiser.
Quant à la décision de démolir le Pensionnat Notre Dame de France, elle ne sera sans doute pas confirmée avant la fin de l’année, après les élections régionales donc…
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