L'interdiction d'Uberpop à Lyon par le préfet n'a pas calmé les esprits. Des incidents sérieux ont lieu depuis samedi entre des chauffeurs de taxi et des utilisateurs de l'application. L'un d'entre eux, Alexandre dit avoir été passé à tabac par des taxis mécontents.
Le préfet du Rhône a interdit formellement par arrêté jeudi les activités d'Uberpop dans le Rhône. Depuis, les esprits ne se sont pas calmés de part et d'autre. Les taxis font eux-mêmes la chasse aux "fraudeurs", en argant qu'il ne font que faire respecter la loi. Au risque d'enfreindre eux-mêmes le code pénal en se faisant justice. Les conducteurs "Uberpop" ont par ailleurs décidé de monter un collectif sur internet pour obtenir l'autorisation de poursuivre leur activité. Ils annoncent à leur tour une mobilisation massive. Les incidents se sont multipliés ce week-end à Lyon avec des scènes de violence.
Alexandre, un client de l'application,de passage à Lyon, dit s'être fait passer à tabac samedi alors qu'il avait été éconduit par des taxis lyonnais. Il explique avoir été pris à partie et roué de coups . Il publie une photo de son visage défiguré sur internet . Elle témoigne de la violence des coups. Bilan : 21 jours d'ITT. Son père témoigne de son état : Fracture de la mâchoire et nez cassé. Il évoque "une violence gratuite et volontaire".
Le témoignage d'Alexandre sur France 2 :##fr3r_https_disabled##
Le témoignage du père de la victime au micro d'Europe 1 :
Client d'UberPop agressé par des taxis : "je ne... par Europe1fr
Par ailleurs, un chauffeur d'UberPOP a été encerclé, s'est plaint d'insultes proférées par des artisans taxi et son véhicule a été recouvert d'autocollants. Il accuse un chauffeur de taxi de s'être fait passer passer pour un client pour le piéger. La police a ouvert deux procédures distinctes, l'une pour infraction à l'exercice illégal de la profession de taxi, conformément à l'arrêté préfectoral, la seconde pour dégradation. "On sera ferme des deux côtés", a commenté une source policière. Enfin des barrages filtrants de taxis ont été organisés aux abords d'établissements de nuit. Les taxis lyonnais ont par ailleurs annoncé une manifestation jeudi (Voir encadré) .
Le préfet de Rhône-Alpes, Michel Delpuech, avait justifié son interdiction d'UberPOP par le souci d'éviter "les risques de trouble à l'ordre public", mais aussi pour assurer la sécurité des personnes transportées via ce service, alors que "la qualification et la formation des conducteurs ne sont pas garanties".
Manifestation des taxis contre "Uberpop" le 25 juin à Lyon