Ce vendredi 11 mars, l'avocate générale a demandé 30 ans de réclusion à l'encontre de Georges Pouille. L'homme est accusé du meurtre de Saïda, 10 ans, en 1996. Il n'avait été inquiété qu'en 2013, à la suite d'une étude ADN.
Pour justifier son réquisitoire, l'avocate générale a expliqué qu'elle tenait compte de l'altération du discernement de Georges Pouille, elle n'a donc pas demandé la perpétuité. La magistrate a évoqué un procès au "goût d'inachevé" car il n'y a pas eu d'aveux. "Des aveux nécessaires pour la famille. Vous l'avez entendu", a-t-elle rappelé, évoquant le témoignage à huis clos d'un des frères de Saïda qui a lancé à Georges Pouille: "Avoue, tu te sentiras mieux!"
L'avocate a aussi insisté sur la psychopathie de l'accusé "sans culpabilité ni regret", avec "risque de récidive". Durant le procès, le médecin-psychiatre avait en effet qualifié l'accusé de "psychopathe", "quelqu'un qui explose en période de conflit, qui peut faire n'importe quoi sans forcément l'avoir prémédité". Dans leur rapport, les psychiatres avaient relevé des "facteurs majeurs de risque de récidive", liés notamment au peu de capacité d'empathie de l'accusé.
"Au regard de son état de santé, 30 ans c'est l'équivalent de la perpétuité!", a-t-elle enfin commenté. Atteint de la maladie de Steinert, qui provoque une dégénérescence musculaire parfois associée à un retard mental, Georges Pouille a été reconnu comme adulte handicapé au début des années 2000.
En 1996, alors âgé de 21 ans, l'accusé avait été entendu comme simple témoin dans l'enquête sur le meurtre de Saïda Berch, retrouvée étranglée dans un canal dix jours plus tôt. Casquette, anorak et VTT: son signalement correspondait à la dernière personne vue en compagnie de la victime. Georges Pouille a finalement été arrêté 20 ans plus tard, grâce à l'ADN.
Il est aussi soupçonné de l'assassinat de Sarah Syad, 6 ans, le 16 avril 1991 dans la même commune, crime pour lequel il doit être jugé prochainement par le tribunal pour enfants car il n'avait alors que 15 ans.