Assises de l'Isère. Le grand frère de Saïda témoigne: "Georges Pouille a détruit ma vie, ma famille"

Ce vendredi 11 mars au matin, la famille de la petite Saïda Berch témoigne devant les assises de l'Isère. L'aîné de la fratrie, Badice, contrairement au reste de sa famille, n'a pas souhaité témoigner à huis clos. Verdict attendu en soirée. 

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Il avait été suspecté et même accusé d'avoir assassiné sa petite soeur en 1996, Badice Berch a tenu à parler d'elle devant les jurés de Grenoble: "Saïda était une enfant pleine de vie, de joie, gentille, affectueuse, tendre et capricieuse parfois."

Très ému, il raconte, des sanglots dans la voix, comment elle avait réussi à se faire offrir une paire de boucles d'oreille alors que le jeune homme "n'avait pas de sous à l'époque". Avant d'ajouter: "elle a été enterrée avec."



Dans la salle, le reste de la famille Berch n'arrive pas à retenir ses larmes. Impassible dans le box des accusés, Georges Pouille regarde le sol. Badice poursuit: "J'ai confiance dans la justice de mon pays. Cet homme est une véritable bête. Il ne présente ni remords ni regrets. Il se fait passer pour quelqu'un de malade et surtout il a une mémoire sélective. Il dit me connaître mais ce n'est pas le cas." 

Récit Xavier Schmitt
Xavier Schmitt au Palais de Justice de Grenoble


L'affaire
Le 26 novembre 1996 au matin, le corps de Saïda Berch, 10 ans, était retrouvé dans un canal à Voreppe (Isère), deux jours après sa disparition. L'autopsie concluait à une mort par strangulation provoquée à l'aide du pull de la victime, sans détecter de sévices sexuels.

L'audition de 500 personnes ne permettait pas d'identifier le jeune homme en VTT qui l'accompagnait peu avant sa disparition et l'instruction aboutissait à un non-lieu le 28 septembre 1999.

Sept ans plus tard, en avril 2006, le dossier était rouvert à la faveur d'un rapprochement avec une autre affaire, celle du meurtre de Sarah Syad, six ans, le 16 avril 1991, dans la même commune. La fillette avait disparu alors qu'elle jouait près de son domicile. Elle avait été retrouvée dans un bois, étranglée, avec du sperme sur sa chemise.

Plusieurs analyses génétiques se révélaient infructueuses. Jusqu'à une expertise confiée en 2013 à un laboratoire de Bordeaux, qui permettait d'identifier un profil ADN de sexe masculin, notamment sur les manches du sweat-shirt ayant servi à étrangler Saïda Berch.

Pour les deux fillettes, il s'agissait du même homme: Georges Pouille, mineur à l'époque du premier meurtre et fiché à la suite de deux infractions commises en 2005 et 2008, notamment pour conduite sous l'emprise de stupéfiants.

Vivant en concubinage, père d'un jeune enfant, il avait continué de vivre dans le même quartier, fréquentant les frères et soeurs des victimes, et confiant même son fils aux soins de la mère de Sarah Syad. Entendu par les gendarmes en 1996 dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Saïda Berch, il n'avait pas été inquiété faute d'éléments à charge.
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