Ce jeudi 10 mars, à la cour d'assises de l'Isère, on a cherché, encore et toujours, à mieux cerner la personnalité de Georges Pouille, très silencieux depuis le début du procès du meurtre de la petite Saïda.
Mercredi, il ne disait pas un mot. Aujourd'hui, Georges Pouille était d'humeur loquace. En millieu d'après-midi, à la surprise générale, il a enfin répondu aux questions du président de la cour d'assises de l'Isère. Il a donné sa version des faits sur la journée du meurtre de la petite Saïda, tels qu'ils sont décrits dans le rapport de sa première garde à vue, le 23 juillet 2013.
Cet interrogatoire ne s'est pas déroulé dans les règles de l'art, selon l'accusé. Chose qu'il a fait comprendre, en interpellant vulgairement le gendarme qui avait mené l'entretien à l'époque. De quoi faire regretter aux avocats de Georges Pouille, ses périodes de mutisme.
Au #procès du crime de #Voreppe suspension d'audience après les insultes de l'accusé à l'égard d'un gendarme
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 10 Mars 2016
Après cette altercation, l'accusé a néanmoins continué à s'exprimer. Racontant tour à tour des passages difficiles de son enfance, son addiction à la drogue, ses trafics de l'époque, sa vie avec sa famille, pour enfin raconter ce qui c'était passé selon lui, l'après-midi du 24 novembre 1996.
#procès #Voreppe G.Pouille "Elle me suivait, elle voulait faire du vélo. J'ai commencé à m'énerver. Je lui ai mis un coup derrière la tête"
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 10 Mars 2016
Malgré tout, l'accusé continue de nier avoir tué la fillette.
#procès #Voreppe G. Pouille :"Elle est tombée, je l'ai relevée. Elle était étonnée. Je lui ai remis son pull autour du cou et je suis parti"
— France 3 Alpes (@f3Alpes) 10 Mars 2016
Il ajoute même qu'il ne connaissait pas son identité cet après-midi de novembre. Un fait important puisque lors d'une garde à vue, Georges Pouille avait avoué avoir frappé Saïda, en partie par colère mais aussi par vengeance envers son frère "violent avec lui".
Suite à ce récit, le juge a alors posé une question importante à Georges Pouille: "Celui qui a tué Saïda, qu'est-ce qu'il mérite?"
Après un bref silence sa réponse est sans appel: "celui qui a fait ça ne mérite pas de vivre. Si demain quelqu'un fait ça à mon gamin, je le tue!"
Cette réflexion a créé de vives réactions du côté de la famille Berch. Très tendu, un des frères de la victime a violemment interpellé l'accusé dans la salle d'audience. En réponse, Georges Pouille a poussé son micro d'un geste brusque. Nouvelle suspension d'audience.
Difficile de savoir si Georges Pouille parlera demain lors du dernier jour de son procès. Aujourd'hui, certaines de ses réactions semblent corroborer le diagnostic de psychopathie établi par l'expert psychiatre, entendu ce matin. Face aux difficultés, l'accusé ne sachant pas quoi faire rentre en conflit.
Reportage sur la personnalité de l'accusé par Xavier Schmitt et Dominique Semet