Les agriculteurs ont déjà fort à faire avec les charges et les cours du marché... C'était oublier que leur métier est - aussi - très dépendant de la nature. Pour eux comme pour les viticulteurs ou les jardiniers, ce printemps long au démarrage est pénible. Pour nous tous, finalement.
Températures basses, des pluies des pluies des pluies, et un soleil timide... c'est sûr qu'on a vu printemps plus joli et plus précoce. Les spécialistes estiment que la nature a pris dans les 15 jours à trois semaines de retard. La faute à un coup de chaud arctique qui a provoqué un hiver et un printemps froids. Des températures élevées au Canada et en Amérique du Nord ont en effet provoqué une telle différence de pression entre les régions arctiques et les latitudes moyennes, que cela a engendré un flux d'air polaire - donc froid - en direction du sud.
Cette météo capricieuse entraîne quatre plaies, beaucoup moins graves que les sept plaies d'Egypte, fort heureusement. Les agriculteurs, et tous les métiers "de la terre" doivent s'est accommoder.
1. Rien ne pousse :
Non seulement l'herbe n'a pas assez poussé pour sortir les veaux, vaches et cochons, mais il faut les nourrir avec le stock de fourrage, voir en racheter. Les céréales ne sont pas non plus sorties de terre.
2. On ne peut rien planter :
Que faire si on ne peut pas planter ? Patience garder, sans doute. La terre est pour le moment trop froide et trop mouillée.
3. On ne peut pas tailler :
Il y a un dicton très répandu dans le monde de Nicolas Le Jardinier : « taille trop, taille tard, mais rien ne vaut la taille de mars ». Cette période est très délicate pour la nature; très importante. C'est le moment de la taille des arbres fruitiers et des rosiers. De cette opération dépend la récolte de l'année d'après (ni trop, ni pas assez), et sa pérennité. Pour avoir de beaux fruits, il faut attendre que le froid passe. Les coupes trop précoces favorisent aussi l'apparition de maladies à l'endroit des "blessures".
4. On n'a pas le moral :
Depuis quelques années, les études ont révélé l'impact du temps sur nos humeurs. C'est en 1984 que la psychiatrie a démontré le lien entre lumière et dépression. C'est ainsi qu'est née la luminothérapie (on soigne la dépression saisonnière par la lumière artificielle). Les rayons lumineux, en pénétrant dans l'oeil, envoient des signaux électriques au cerveau et agissent sur les neurotransmetteurs (sérotonine, mélatonine...) qui sont en fait notre biologie du bonheur.