Le député du Cantal Vincent Descoeur (LR) n’a pas réussi à convaincre le gouvernement et la majorité : la proposition de loi visant à adapter la limitation à 80 km/h selon les territoires, cosignée par l’ensemble du groupe Les Républicains, a été rejetée jeudi 21 juin 2018.
Avec 95 voix contre 68, une motion de rejet préalable déposée par le groupe La République en Marche a écarté la proposition de loi de Vincent Descoeur jeudi 21 juin 2018. Si les députés de l’opposition (LR, UDI-Agir, PS, LFI, PCF, FN) ont fait bloc pour soutenir la proposition de loi du député du Cantal, les parlementaires LREM et MoDem présents ont voté contre.
Peu de surprise dans ce vote, la commission des lois avait déjà émis un avis défavorable au début du mois de juin. Pendant l'examen du texte, la ministre auprès du ministre de l’Intérieur Jacqueline Gourault s'est logiquement opposé à la proposition de loi, défendant la mesure d'abaissement à 80 km/h de la vitesse sur les routes secondaires en invoquant l'impératif de sécurité routière : « Plus d’un mort sur 2 sur les routes se trouvait sur le réseau secondaire en 2017 et il y a 2,7 fois plus de risques d’être tué en zone rurale que dans une ville de plus de 100 000 habitants ». Le gouvernement Philippe espère par cette mesure sauver 200 à 400 vies par an.
Les parlementaires de gauche de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont apporté leur soutien à la proposition, prenant l’exemple de leurs départements ruraux : Jean-Paul Dufrègne, député PCF de l’Allier a dénoncé l’insécurité provoquée davantage pour lui par l’état des routes nationales évoquant la RCEA, « la route de la honte » selon ses mots. Quant au député Nouvelle Gauche (PS) Hervé Saulignac, il cite son département, l'Ardèche, dans lequel « 99% des routes sont sans séparateur central : tout le département est pénalisé ».
Ultime recours face à la mesure qu’ils contestent, des députés des groupes UDI-Agir et LR ont déposé mardi 19 juin un recours en excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat contre le décret. La mesure de limitation de la vitesse maximum à 80 km/h entrera bien en vigueur le 1er juillet 2018 sur les 400 000 kilomètres de routes secondaires françaises.