Le "dynamisme" des colonies d'abeilles varie selon la qualité de l'environnement où elles vivent, d'après l'étude menée pendant quatre ans de ruches en Isère. Les résultats viennent d'être publiés par le département.
Dirigée par le conseil général avec l'appui de la Chambre d'agriculture et l'Association pour le développement de l'apiculture en Rhône-Alpes, l'analyse a porté sur l'observation, de 2008 à 2011, de quatre ruchers situés en zone arboricole, montagneuse, périurbaine et de polyculture/élevage. Abeilles, nectar, pollen, miel et cire ont été analysés à travers 174 prélèvements. Ils ont révélé la présence, pour 7% d'entre eux, de produits phytosanitaires, homologués pour le traitement des vergers.
Fait meilleur butiner en Chartreuse qu'à Salaise-sur-Sanne
Le taux le plus élevé a été trouvé en zone arboricole à Salaise-sur-Sanne avec 21% d'échantillons positifs, essentiellement aux fongicides (lutte contre les champignons). En zone de montagne dans le parc naturel régional de Chartreuse, et dans l'agglomération grenobloise à Seyssins, la présence de molécules phytosanitaires n'a pas été détectée. Des traces de métaux lourds (plomb et chrome), témoignant d'une contamination par l'activité humaine, ont également été détectées dans les échantillons avec une pollution au plomb plus élevée en zone arboricole et en zone périurbaine à Seyssins.Si aucun manque dans la diversité des pollens n'a été observé sur les quatre ruchers, en revanche il apparait "clairement que le dynamisme des colonies est affecté par la qualité de son environnement", souligne l'étude. Ainsi "un déclin continu" a été enregistré sur la commune de Salaise-sur-Sanne, près de l'autoroute A7, où "le maintien à l'année d'un cheptel sain et en état de produire ne semble pas possible". Des anomalies comportementales comme la désorientation ou la baisse de la production ont été remarquées.