Le Tribunal administratif de Grenoble a suspendu, ce jeudi 12 novembre, une délibération de la commune de Charvieu-Chavagneux qui disait ne vouloir accueillir que des réfugiés chrétiens car ils "ne procèdent pas à la décapitation de leur patron".
Le jugement a été prononcé à la suite d'un recours en référé-suspension déposé par la préfecture de l'Isère. Le préfet avait, dans un premier temps, demandé au maire de retirer sa délibération, puis il avait saisi la Justice face au refus de Gérard Dézempte de se plier à sa demande.
"La délibération de Charvieu-Chavagneux me paraît s'exposer à une double critique sur le terrain de la discrimination et de la rupture d'égalité. Je vais le faire savoir au maire, ce qui peut lui permettre, éventuellement, de retirer cette délibération", avait déclaré le préfet de l'Isère Jean-Paul Bonnetain, mi-octobre, lors d'une rencontre avec la presse. Si le maire refusait de retirer cette délibération, "je pourrais être amené à faire dire le droit sur le terrain du contrôle de légalité de cette délibération", avait-il ajouté.
Dans cette délibération approuvée à l'unanimité par le Conseil municipal le 8 septembre dernier, la mairie (divers droite) de Charvieu-Chavagneux affirmait vouloir "pallier la politique étrangère irresponsable de l'État en accueillant une famille de réfugiés, à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne".
La commune expliquait son choix en affirmant "que les chrétiens ne mettent pas en danger la sécurité d'autrui, qu'ils n'attaquent pas les trains armés de Kalachnikov, qu'ils n'abattent pas des journalistes réunis au sein de leur rédaction et qu'ils ne procèdent pas à la décapitation de leur patron comme nous l'avons vu à quelques kilomètres de notre commune".
Ville de 8.250 habitants, Charvieu-Chavagneux est située à une quinzaine de kilomètres de Saint-Quentin-Fallavier, où Yassin Salhi a tenté de faire exploser une usine après avoir décapité son employeur, le 26 juin dernier.