La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a ordonné le renvoi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône de 11 des 14 personnes mises en examen dans le dossier Air Cocaïne, un trafic de stupéfiants, marqué par la fuite rocambolesque de certains suspects de République Dominicaine.
Les trois autres personnes comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Marseille, amené à juger des délits connexes aux faits principaux: blanchiments et recels secondaires.
Le choix des juges, dans une décision rendue ce lundi 4 décembre 2017, a été de ne renvoyer aux assises que les personnes mises en cause dans les trois vols organisés entre la France, la République Dominicaine et l'Equateur, entre décembre 2012 et le 19 mars 2013, jour où les forces antidrogue dominicaines avaient saisi sur l'aéroport de Punta Cana 700 kilos de cocaïne dans 26 valises, à bord d'un Falcon 50 loué prêt à décoller pour La Môle, près de Saint-Tropez (Var).
Plusieurs des avocats des mis en cause ont déjà annoncé des pourvois en cassation après cette décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel.
Parmi les 11 personnes renvoyées devant les assises à ce stade pour des faits d'importation, tentatives d'importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs figurent les deux pilotes de l'appareil, Bruno Odos et Pascal Fauret. Leur fuite rocambolesque de République Dominicaine, en octobre 2015, avec l'aide de l'expert aéronautique Christophe Naudin, constitue l'un des nombreux épisodes de ce dossier.
Les juges aixois renvoient également devant la cour d'assises Ali Bouchareb --un Lyonnais présenté comme un gros bonnet de la drogue et le seul mis en examen en détention provisoire dans ce dossier--, Frank Colin, ancien garde du corps de la jet-set qui prétend avoir infiltré ce réseau pour le compte des services de sécurité français, et deux responsables d'une compagnie d'aviation privée lyonnaise.
Alain Castany, un intermédiaire condamné à 20 ans de réclusion en République Dominicaine qui purge sa peine en France, comparaîtra uniquement pour association de malfaiteurs, ce qui ne sera en revanche pas le cas de Nicolas Pisapia, homme de confiance de Frank Colin et passager des vols litigieux dont la condamnation en République Dominicaine n'est pas définitive, a précisé son avocat Me Julien Pinelli.
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