Affaire Air Cocaïne : les deux pilotes rhône-alpins plaident leur mise en liberté mercredi

Pascal Fauret et Bruno Odos, mis en cause dans l'affaire dite "Air Cocaïne", avaient fait appel de leur placement en détention provisoire, après avoir été longuement entendus par les juges d'instruction chargés du dossier à Marseille.

Les deux pilotes, Pascal Fauret et Bruno Odos, mis en cause dans l'affaire de trafic de drogue transatlantique - dit "Air Cocaïne" - plaident, mercredi 18 novembre, leur mise en liberté devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Mis en examen à trois reprises en France dans cette affaire, Bruno Odos, 56 ans, et Pascal Fauret, 55 ans, ont été placés en détention provisoire début novembre à la prison des Baumettes, à Marseille, après leur interrogatoire par les juges d'instruction chargés du volet français de l'enquête.

La justice française les soupçonne d'avoir participé à des trafics transatlantiques de cocaïne, dont le dernier, le 19 mars 2013, a conduit à leur arrestation, par la police dominicaine, sur l'aéroport de Punta Cana (République dominicaine), qu'ils s'apprêtaient à quitter à bord d'un Falcon 50. A bord de l'avion, affrété par une société de location lyonnaise, SN-THS, se trouvaient 680 kg de cocaïne répartis dans 26 valises.

La justice s'intéresse à trois voyages par avion

La justice dominicaine les a condamnés à 20 ans de prison, mais les deux hommes ont réussi à fuir leur résidence surveillée pour regagner la France fin octobre. Les deux passagers de l'avion également condamnés à 20 ans de prison, Nicolas Pisapia et Alain Castany, sont toujours en République dominicaine.

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Le volet français de l'enquête a été ouvert dès janvier 2013, après que les gendarmes eurent été alertés par des "comportements suspects" de passagers d'un Falcon 50 ayant atterri un mois plus tôt à Saint-Tropez. Le 9 décembre 2012, un douanier en poste à Toulon, soupçonné aujourd'hui de complicité, était allé accueillir l'avion, avec à son bord Pascal Fauret, Bruno Odos et Nicolas Pisapia. Il avait fait entrer sur le tarmac deux véhicules qui avaient emporté dix valises déchargées de l'appareil.

Pascal Fauret et Bruno Odos ont tous deux été mis en examen, de même que huit autres personnes notamment pour "détention et transport et importation de produits stupéfiants en bande organisée" lors d'un voyage le 9 décembre 2012, entre la République dominicaine et Saint-Tropez. Ils ont par ailleurs été mis en examen pour "participation à un groupement en vue de tentative d'importation de produits stupéfiants" lors d'un voyage entre l'Equateur et l'aéroport du Bourget, dans la région parisienne, en février-mars 2013. Ils ont été mis en examen des mêmes chefs pour le troisième voyage, entre Saint-Domingue et l'aéroport de Saint-Tropez, le 9 mars 2013.

Devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en Provence, l'un de leurs avocats, Me Eric Lefrançois, plaidera mercredi leur mise en liberté, et espère, à  défaut, leur placement sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique.

Des confrontations prévues avec les autres prévenus

"Il n'y a aucun risque de non présentation" devant les juges, "ils sont revenus en France pour participer à l'enquête et à la manifestation de la vérité", a indiqué Me Lefrançois à l'AFP. "Ils n'ont pas fui une condamnation mais une justice inéquitable", a-t-il martelé.

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"Il n'y a pas trouble à l'ordre public", deuxième motif soulevé par les juges pour le placement en détention, a ajouté l'avocat. Il n'y a pas enfin "risque de concertation avec les autres prévenus", auxquels "ils veulent être confrontés" et "démontrer leur innocence", a ajouté l'avocat. Me Lefrançois estime que les confrontations devraient avoir lieu "assez rapidement, début décembre".

Parmi les huit autres personnes soupçonnées de trafic de cocaïne et de blanchiment, seul l'homme d'affaires, Franck Colin, qui a reconnu avoir affrété l'avion est toujours en détention. Incarcérés dans un premier temps, les deux patrons de la SN-THS, ont depuis été libérés sous contrôle judiciaire. 

Au cours de l'enquête Air Cocaïne, la juge s'était par ailleurs intéressée de manière incidente sur trois vols affrétés auprès de SN-THS pour le compte de l'ancien président, Nicolas Sarkozy, par la société de son ami Stéphane Courbit. Ce volet de l'enquête sur un éventuel abus de biens sociaux a, depuis, été transféré au parquet financier à Paris.
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