Affaire "Air Cocaïne" en République Dominicaine : les proches du pilote isérois clament son innocence

L'affaire a été baptisée "Air cocaïne" par les médias. En mars 2013, deux pilotes français ont été emprisonnés en République Dominicaine, dans le cadre d'une enquête sur un trafic de cocaïne entre le pays et la France. L'un d'eux est isérois. A Autrans, ses proches clament son innocence. 

On a souvent parlé des "quatre Français" dans l'affaire d'"Air Cocaïne"... Deux pilotes, et deux passagers, tous à bord du falcon lorsque les valises contenant les 700 kilos de drogue ont été découvertes par les autorités dominicaines, en mars 2013. L'avion appartenait à Alain Affeflou, mais la compagnie était une société de leasing (de location)  lyonnaise. Les pilotes qu'elle employait sur ce vol, Pascal Fauret et Bruno Odos, appartenaient quant à eux à l'aviation civile. 

Toute la question est de déterminer le niveau de responsabilité de chacun... Sauf que, l'enquête peine à avancer, et la première audience sans cesse repoussée. C'est ce qui a poussé les proches de l'un des pilotes à témoigner. Philippe Collet et Régis Guillermet sont amis avec Bruno Odos, le pilote autranais. Ils reviennent de République Dominicaine, où ils ont pu le voir, lui parler. L'un il y a 10 jours, l'autre le week-end dernier. 

Régis Guillermet est son ami d'enfance. Philippe Collet, son voisin depuis quinze ans. "Quand on a appris 'la nouvelle', on a été sidérés," confie ce dernier. "Une réaction qui a été amplifiée quand on a vu le premier reportage à la télévision, clairement à charge". "Tout le monde a été arrêté et logé à la même enseigne, sans discernement entre les deux pilotes et les deux passagers. Pourtant il y a bien une loi qui dit que le pilote n'est pas responsable de son chargement" s'étonne-t-il. 

Philippe Collet raconte alors les balades à vélo avec son ami Bruno, les discussions, la personnalité de l'ancien militaire "droit, honnête, limite rigide parfois". D'après lui, il est impensable que son ami ait pu participer de près ou de loin à un trafic de drogue. "Bruno avait un train de vie de pilote, pas du tout de trafiquant". 

Bruno Odos et Pascal Fauret étaient tous deux pilotes de chasse. Ce qui explique la mobilisation du SNL (le Syndicat National des Pilotes de Lignes), et de nombreux pilotes d'Air France. C'est grâce à eux que la famille et les amis ont pu rendre visite régulièrement aux pilotes dans la prison d’Higüey, à Punta Cana. Un groupe "Pour le retour de Pascal Fauret et Bruno Odos" a par ailleurs été créé sur facebook. 



Après l'Armée, les pilote s'étaient engagés dans l'aviation d'affaire, dans une compagnie privée qui loue des vols en '"avion-taxi". Ils voyageaient beaucoup en Europe et au Moyen-Orient. Ils avaient déjà transporté les deux autres passagers suspectés, à plusieurs reprises. Des vols qui apparemment étaient dans le collimateur de la justice dominicaine. Tous étaient vraisemblablement sur écoutes téléphoniques, pour aboutir au coup de filet de mars 2013. 

 Près de 35 personnes ont été arrêtées en tout dans le cadre de cette enquête, parmi elles des membres de la police, de la douane, de la brigade anti-drogue du pays... "Compte-tenu de l'importance de cette affaire, le gouvernement dominicain veut faire un exemple" suppose Philippe Collet. Et puis, il y a la lenteur judiciaire... Sept mois que les pilotes attendent la première journée d'audience, sans cesse repoussée...

En prison, les "pilotos" - comme les appellent les geôliers dominicains - sont bien traités. "Quand je les ai vus, je les ai trouvés très forts" raconte Philippe Collet. "Ils veulent montrer qu'ils tiennent le coup". Les amis, la famille leur apportent de l'argent pour améliorer le quotidien. La nourriture se milite à du riz et des haricots tous les jours. Ils vivent dans une cellule de 10 mètres², à cinq détenus. "Ils ne sont plus dans la même cellule, mais ils ne veulent rien demander..."

"Ils ont besoin de se refaire le film de leur arrestation" ajoute-t-il. "Pour eux, ce premier épisode a été extrêmement violent, le blocage sur le tarmac, les interrogatoires, l'attente..." Bruno m'a dit 'oui les valises étaient dans l'avion, mais quand je transportais Afflelou, des sportifs, des acteurs, je ne leur ai jamais demandé d'ouvrir leurs valises..."

Leur demande de remise en liberté a été refusée. 

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