Ex-compagnon de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, Berkane Makhlouf était au cœur des débats mardi octobre, devant la cour d’assises de Haute-Loire. Un homme décrit comme violent, jaloux et paranoïaque.

Vols, violences, appels téléphoniques malveillants, menaces de mort. Berkane Makhlouf a eu maille à partir avec la justice de 2003 à 2010 que ce soit à Clermont-Ferrand ou à Nevers où il a vécu et où il est décrit par son voisinage comme un homme paranoïaque.
Dépeint par le Président de la cour d’assises comme un homme « impulsif » aux relations chaotiques, Berkane Makhlouf est revenu longuement sur son enfance dès le premier jour du procès. "J'ai eu une enfance difficile, ma mère était seule à nous élever » déclare-t-il. « J'avais pas de père. Je me suis retrouvé rapidement dans les rues, j'étais en échec scolaire". Il évoque la mort de son père d’une cirrhose, alors qu’il avait quatre ans. Il parle de ses relations avec son frère, de 10 ans son aîné, qui lui « filait des beignes », l’enfermait dans la cave, le « forçait à boire de l’urine ». Pour lui, ce qu’il a vécu explique qu’il ne peut pas « faire de mal à un enfant ».

Pour tenter de comprendre la nature des relations qu’il entretenait avec les femmes, la Cour a interrogé l’une de ses ex. Stéphanie O. qui résumera brièvement son histoire avec B. Makhlouf. « Un roman de gare » ira même jusqu’à ironiser le Président.

Un homme jaloux et violent



De 2008 à 2009, Stéphanie hébergera Berkane Makhlouf chez-elle à Nevers. “Il était très gentil, très attentionné. Je suis très vite tombée amoureuse de lui. (...) Ça a duré, environ, les quatre premiers mois. Je me suis rendu compte qu'il était très jaloux, impulsif. C'était un défaut, parce qu'il l'était beaucoup trop, beaucoup trop... Il avait tout le temps peur que je le trompe. Il n'avait pas confiance en moi, il pensait toujours que j'allais chez un garçon.
Stéphanie O. raconte les sautes d’humeur de l’accusé. « Il s'en prenait aux objets dans leur appartement, "il cassait tout" mais ne s'en est jamais pris à elle physiquement. Il proférait des menaces mais n'a pas été jusqu'aux coups ». En décembre 2008, il lui annonce vouloir déménager à Clermont-Ferrand. Stéphanie accepte de le suivre : « La peur qu'il m'inspirait parfois était moins forte que l'amour que j'avais pour lui. J'étais toujours amoureuse de lui, malgré tout ».

En Auvergne, la situation va empirer pour Stéphanie qui raconte qu’il l’enfermait « à clé lorsque qu'il sortait dehors ». Elle décrit des crises quotidiennes, notamment quand il est en manque de stupéfiant. En Auvergne, elle reçoit des coups : des coups de poing dans le ventre, dans les jambes. "Il me disait souvent que j'étais nulle, que je ne le méritait pas". Un peu plus tard : « ll m'a fait tomber, m'a traînée par les cheveux jusqu'à l'appartement. Il cassait tout, me disait que je ne pouvais pas partir, que je ne pourrai plus le quitter" explique-t-elle.
Berkane Makhlouf conteste certains aspects du témoignage : "Oui, j'ai pu être jaloux, mais je ne l'ai jamais séquestrée, jamais je n'ai porté de coups sur elle"

Stéphanie O. réussit à fuir, prétextant un entretien d’embauche, avant de se réfugier chez sa sœur à Nevers. L'ex-compagne est alors harcelée au téléphone par Makhlouf. « Par peur », elle confie s'être remise avec lui après être partie. "Il connaissait l'adresse de ma sœur, de ma mère. Je préférais que ce soit moi qui prenne, plutôt que ma famille."


C'est un prédateur qui a besoin de sa proie pour se nourrir




Appelée à la barre, une autre ancienne compagne de Berkane Makhlouf chargera l’accusé. Selon Marie-Laure : « C'est une personnalité manipulatrice, extrêmement toxique. Il pratique très bien tout ce qui est persuasion, mensonge. Il aime s'en amuser, comme avec une marionnette. Ma courte relation avec lui m'a dévastée psychologiquement. J'ai dû consulter une psy après cette relation." Et de poursuivre : «  Il exerce son influence de façon lente, insidieuse. Il peut être irréprochable pendant des mois, puis ne plus se contrôler ».  A la question du Président : « Berkane Makhlouf est-il lâche ou courageux ? ». La réponse sera cinglante : « Ah ! Lâche ! ».

Il est vide à l'intérieur, il se nourrit des autres, comme je vous disais. Dès qu'il sent qu'il a fait trop de mal à sa proie, il va s'excuser. C'est savamment dosé. C'est un prédateur qui a besoin de sa proie pour se nourrir” poursuivra l’ex-compagne de Makhlouf.




Vous aimez ça, avoir de l'emprise sur les gens! 




La veille, la Cour d’assises de Haute-Loire s’était intéressée à une autre ex-compagne de l’accusé : Virginie. « Une meuf en or » dira Makhlouf. Une relation sérieuse, puisqu'il va jusqu'à emménager chez le père de sa copine. Il envisagera même de faire un enfant avec elle. Mais Makhlouf devient accro à la cocaïne, fait peur à Virginie. Elle le quitte en 2009. “Le père de Virginie, voyant que sa fille était malheureuse, lui conseille de vous quitter » lance le président. « Il déclare notamment qu'elle avait peur de vous, qu'elle était sous votre emprise (...) Vous aimez ça, avoir de l'emprise sur les gens!”.

Emprise, violence et jalousie… et lorsqu’on lui demande justement s’il était jaloux du père de Fiona il répond : « Je ne lui en voulais pas. Ils ont eu des enfants ensemble. Mais pour moi, il était toujours amoureux de Cécile ». Le président : "Vous aimez encore Cécile Bourgeon?" Réponse de Berkane Makhlouf : "Je peux pas dire si je l'aime encore. Mais c'est quand même la mère de Fiona, c'est la mère des gosses, c'est la mère de mon fils!"

Réunis dans le box des accusés, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf comparaissent tous les deux pour  violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.



Compte-rendu de la deuxième journée du procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf aux assises de Haute-Loire. Intervenants : Mohamed Khanifar, avocat de Berkane Makhlouf / Renaud Portejoie, avocat de Cécile Bourgeon.

 

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