Coup de théâtre dans l'affaire Fiona : lundi 16 octobre, le procès en appel a été renvoyé au lundi 29 janvier suite aux accusations d'une avocate des parties civiles à l'encontre de la défense. Les participants aux débats n'ont pas manqué de réagir à la décision de la Cour.

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La décision tant redoutée a éte prise : lundi 16 octobre, la Cour d'assises réunie au tribunal du Puy-en-Velay (Haute-Loire) a annoncé le renvoi du procès en appel de l'affaire Fiona. En raison d'accusations proférées vendredi 13 octobre par Me Grimaud, avocate d'une association pour la protection de l'enfance, à l'encontre de la défense, l'audience a été reportée au lundi 29 janvier 2018.




A l'annonce du renvoi, un murmure de réprobation a parcouru le public. Bien qu'ils aient vu leur demande de renvoi accordée, les avocats des accusés estiment que ce renvoi ne profite à aucune des parties. Ils insistent sur son caractère essentiel à la qualité des débats.



"Tous victimes de ces accusations"



"Nous n'avons aucun intérêt personnel à renvoyer ce dossier, souligne Me Portejoie, défenseur de Cécile Bourgeon. Nous avons été accusés de collusion et de subornation de témoin, comment notre parole peut être entendue à présent? La cour d'assises a partagé notre analyse. Nous pâtissons tous de ce renvoi, nous sommes tous victimes des accusations portées par une seule avocate." Me Khanifar, avocat de Berkane Makhlouf, estime, quant à lui, que le procès en janvier "se déroulera avec les mêmes acteurs, mais avec les conclusions tirées" lors de cette audience.




Les parties civiles sont partagées. A l'annonce de la décision, l'avocat général est venu s'excuser longuement auprès de la mère de Cécile Bourgeon et de son mari, engagés dans le procès. Leur avocat, Me Deschamps, avait jugé le report des débats essentiel. Sortie précipitamment, Me Grimaud estime que la "prise d'otage est réussie". "On vient de donner le droit à un avocat d'en museler un autre," réagit-elle. 

Le père de Fiona, Nicolas Chafoulais, n'est pas du même avis. Son avocat, Me Fribourg, est abattu. "Nous sommes surpris de la décision, on la subit, explique-t-il. Il y a beaucoup de choses que l'on subit depuis 2013, surtout mon client. Je ne sais pas comment il tient encore debout. Je m'étais malheureusement préparé à cette décision, je suis malheureux pour la Justice et pour ma robe".



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