Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, se dit "inquiet", ce samedi 4 avril, après la mise en examen de quatre élèves de l'Ecole des pupilles de l'air qui projetaient une "action" contre une mosquée de Montélimar, dans la Drôme.
"Cette information m'inquiète dans la mesure où il y avait une préparation d'attaque contre une mosquée et dans la mesure où l'on vit encore les suites des douloureux événements des attentats de Charlie Hebdo et de l'épicerie casher, qui ont fait exploser les actes anti-musulmans", a déclaré Abdallah Zekri, membre du bureau du Conseil français du culte musulman.
Selon lui, 167 actes "anti-musulmans" ont été comptabilisés en janvier 2015, contre 14 un an plus tôt. "La radicalisation n'est pas à sens unique. Il y a ceux qui se radicalisent pour devenir terroriste et d'autres qui se radicalisent contre l'islam et les musulmans", a-t-il ajouté.
Les politiques qui ont surfé sur les thèses du FN ont créé un climat propice à de tels actes"
"Il va de soi que les déclarations des hommes politiques dans ces dernières périodes électorales, qui ont voulu surfer sur les thèses du Front national en évoquant des sujets tels que les menus de substitution dans les cantines ou le voile à l'université, a créé un climat propice à de tels actes", a jugé M. Zekri.
"Je suppose qu'il faut sortir de ce climat d'hystérie pour ramener le calme, la paix et la sérénité dans la mesure où nous, Français de confession musulmane, avons toujours appelé au respect des valeurs de la République et de la laïcité", a-t-il conclu.
Jeudi, quatre élèves scolarisés dans le lycée des pupilles de l'air, situé à Montbonnot-Saint-Martin près de Grenoble, ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs" et placés sous contrôle judiciaire. Les autorités judiciaires craignaient un possible passage à l'acte contre une mosquée de Montélimar. Du "matériel" a été saisi chez l'un des suspects.