La Cour d'appel de Lyon examinait aujourd'hui les prolongements du contentieux opposant le comédien François Cluzet à l'ex-commissaire Neyret. Si F. CLuzet a été relaxé pour diffamation, l'ex-policier persiste en réclamant des dommages et interêts pour ses accusations dans l'affaire Musulin.
On les croyait réconciliés depuis l'audience où ils s'étaient serrés la main devant les caméras de télévision. Pas du tout. Si l'acteur François Cluzet avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Lyon pour diffamation envers l'ex-commissaire Neyret, l'action en justice courait toujours. La Cour d'appel de Lyon examinait aujourd'hui les suites civiles de l'affaire Cluzet/Neyret. Autrement dit, elle devait se prononcer sur des dommages et intérêts réclamés par l'ancien policier.
Dans une interview accordée au Progrès en mars 2013, François Cluzet, interprète du film "11,6" retraçant l'affaire Musulin, avait suggéré que Neyret avait "peut-être piqué une partie du butin" du convoyeur de fonds. Le 12 février, le tribunal correctionnel de Lyon avait jugé "irrecevable" l'action
"Votre cour a obligation de dire en quoi il n'y a pas abus de droit", a plaidé jeudi l'avocate du policier, Aurélie Sauvayre, pour qui les propos de François
Cluzet et leur publication sont "constitutifs d'une faute". "On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de préjudice ! Il s'est excusé" à l'audience en correctionnelle, "mais la faute ne disparaît pas pour autant", a-t-elle dit en dénonçant un "acte gratuit pour faire le buzz en toute connaissance de cause" dans un quotidien distribué gratuitement aux détenus en prison.
"Ces propos m'ont touché profondément", a déclaré à la barre Michel Neyret, rappelant qu'il avait été "démontré devant la justice" que le butin manquant avait été pris par Musulin. Il réclame 10.000 euros de dommages-intérêts . "Il va falloir caractériser qu'il y avait volonté de nuire", a plaidé pour sa part Me Pascal Garbarini, conseil de Cluzet. "S'il a été taquin, c'est parce que Neyret a prêté le flanc et s'il avait été fonctionnaire de police, c'est sûr qu'on aurait été condamné".
A l'issue d'une audience en l'absence du comédien, la cour a mis sa décision en délibéré au 1er octobre.