Richard Schittly retrace dans un livre "Commissaire Neyret, chute d'une star de l'anti-gang" le parcours étonnant du directeur adjoint de la PJ de Lyon tombé le 29 septembre 2011 pour "corruption". Le journaliste du Progrès raconte l'histoire d'un policier aux méthodes "border line".
Richard Schittly est journaliste au Progrès et correspondant du "Monde" à Lyon. Il rédige la chronique judiciaire et côtoie à ce titre professionnellement pendant 15 ans le commissaire Neyret. Il raconte son parcours et dresse le portrait d'un policier hors du commun, dont le comportement se situe toujours "dans les zones grises".
A l'époque, Michel Neyret n'est encore qu' "un homme de l'ombre". Un flic reconnu par ses pairs, qui travaille à l'ancienne, en confiance, avec un puissant réseau d'indics. Les relations qu'entretient la police avec ses "sources" ne sont pas encore strictement codifiées et Michel Neyret en joue,sans avoir besoin de se justifier outre mesure auprès de sa hiérarchie. Les enquêtes progressent. La pratique est tolérée si les résultats sont là. Et Michel Neyret se distingue alors par son efficacité.
Quelques années plus tard, Richard Schitttly retrouve Michel Neyret lorsqu'il est nommé directeur adjoint de la Police judiciaire de Lyon.L'homme aussi a changé.Il s'expose davantage pour les besoins de la fonction. Le flic secret devient un personnage médiatique.Mais rien ne laisse encore supposer sa chute.
Le journaliste raconte à quel point il est sidéré par son arrestation le 29 septembre 2011, près de Vienne (Isère),comme un vulgaire malfrat.Des écoutes téléphoniques commandées par la justice révèlent des échanges troubles avec le "milieu" en contrepartie de renseignements confidentiels couverts par le secret de l'instruction.
C'est cette histoire que Richard Schittly raconte dans son livre "Commissaire Neyret, chute d'une star de l'antigang" à partir de ses carnets de notes et d'anecdotes puisées aux meilleures sources.Sans faire état de ses propres convictions, il revient sur le basculement de ce personnage étonnant qui a pu se laisser abuser alors qu'il était passé lui-même maître dans l'art de manipuler les indics pour les besoins de l'enquête .
Révoqué par le ministère de l'Intérieur, l'ex-commissaire Neyret comparaîtra début mai devant le tribunal correctionnel de Paris pour "corruption".