Ain : De la colère à la reconnaissance de leur métier, le confinement en yoyo des assistantes maternelles

Classées parmi les professions confinées au soir du 31 mars, les assistantes maternelles peuvent en fait travailler durant le troisième confinement, comme lors des précédents. Et nouveauté : elles peuvent scolariser leurs enfants. C'est un soulagement et aussi une reconnaissance de leur métier.

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Elles sont passées de la colère et l’incompréhension au soulagement. Le 31 mars, les assistantes maternelles apprennent qu’elles ne travailleront pas durant le troisième confinement, dans une optique d’égalité de traitement avec les employés de crèches et des halte-garderies. Deux jours plus tard le discours change. Non seulement elles peuvent travailler, mais elles obtiennent le statut de parents prioritaires, qui leur permet de scolariser leurs enfants normalement.

"Pour moi c’est un véritable soulagement. J’ai des enfants en CP, en CE1, en CM2 et en 5éme. Lors du premier confinement, entre eux et tous ceux que je garde, c’était impossible de faire l’école à la maison. Au bout d’une semaine on a tout laissé tomber".

Mandy Thézier, assistante maternelle dans l’Ain.

Grâce à ce nouveau statut, l’aindinoise est plus sereine : "c’est bien de penser aux enfants des parents qui ne peuvent pas s’occuper d’eux durant le confinement en faisant appel à nous, mais c’est aussi bien de prendre en compte nos enfants également."

Laëtitia Madaire, également assistante maternelle de l’Ain, approuve également la nouvelle mesure. "C’est une bonne chose, une reconnaissance pour notre métier", déclare celle qui a fait le choix de ne pas mettre son enfant en primaire à l’école. "J’avais su m’organiser lors des premiers confinement, je préfère laisser ma place à d’autres personnes qui pourrait en avoir besoin, notamment des assistantes maternelles. Faire l’école à la maison avec plusieurs enfants tout en gardant des tout-petits, ce n’est pas gérable."

Le soulagement après la colère

Les deux professionnelles n’ont pas compris la déclaration d’Emmanuel Macron, le 31 mars 2021, leur annonçant qu’elles n’allaient pas travailler. "J’étais en colère. Non seulement on travaillait aux deux premiers confinements, mais en plus on nous demandait de garder plus d’enfants. Ce n’était juste pas logique", explique Laëtita Madaire.

Alors quand le 2 avril 2021, elles apprennent qu’elles peuvent effectivement travailler, c’est le soulagement. "Certains parents auraient été bien embêtés. Tous ne sont pas publics prioritaires mais certains travaillent encore en présentiel. Même télétravailler avec un enfant de moins de 3 ans, c’est impossible", explique Mandy Thézier.

Les assistantes maternelles en porte-à-faux

Pour celles qui ne souhaitent pas travailler pour préserver leur santé où celle de leurs proche, la position est plus compliquée. "On est au bon vouloir des parents"  explique Mandy Thézier. "Ils sont nos employeurs alors ce sont eux qui décident ou non de nous mettre au chômage partiel." Alors même si les parents acceptent de ne pas confier leurs enfants, les conséquences financières peuvent être lourdes. "On est payées à 80% de salaires, et on ne touche pas nos frais d'entretien. Pour moi cela représenterait une perte de 300 euros par mois", explique-t-elle.

Néanmoins si Mandy Thézier et Laëtitia Madaire continuent de travailler, c’est autant par choix que par conviction. "On n’est pas plus en danger cette semaine que la précédente ou celle d’après" affirme la première. "Les enfants que l’on garde sont certes regroupés, mais le brassage est assez faible. Leurs parents sortent moins dehors et télétravaillent, on est limite plus en sécurité maintenant" conclut la seconde.  

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