Dans la nuit de samedi à dimanche, une gendarme suisse a été blessée en intervention près du centre commercial de Val-Thoiry (Ain). La tribune de Genève affirme que le SAMU aurait refusé l'envoi de moyens de secours depuis la Suisse, et évoque un délai d'intervention des français trop long.
C'est une histoire qui commence de façon relativement banale, dans le cadre de ce que les policiers appellent une poursuite transfrontalière. Dans la nuit de samedi à dimanche, des individus dérobent une caravane dans le canton de Vaud, qu'ils tractent derrière leur voiture.
Pris en chasse par les gendarmes suisses, ils franchissent plusieurs fois la frontière du côté de Divonne, comme l'explique le quotidien la Tribune de Genève dans son édition web. Conformément aux accords de sécurité, les autorités françaises sont informées en temps réel de ce droit de poursuite, ce qui nous a été confirmé côté français.
Des secours suisses persona non grata ?
Mais l'affaire prend un tournant dramatique lorsque, près du centre commercial de Val-Thoiry (01) les malfaiteurs percutent avec leur véhicule une voiture de la gendarmerie vaudoise, blessant grièvement une fonctionnaire.
Les malfaiteurs, partis à pied, sont interpellés. Mais c'est après que cela se corse, puisque la Tribune de Genève -citant une porte parole de la police cantonale genevoise- affirme que le SAMU de l'Ain aurait refusé l'envoi de moyen de secours depuis la Suisse toute proche, alors que l'hélicoptère de la Garde aérienne Suisse de sauvetage et le "144" -l'équivalent de notre SAMU- étaient prêts.
Des délais d'intervention des secours français beaucoup trop longs ?
Et l'article -repris notamment par l'édition suisse de 20 Minutes- de préciser que l'ambulance française aurait mis trente minutes à se rendre sur le lieux, et le médecin ... une heure. La fonctionnaire gravement blessée mais consciente a été finalement transportée au Hôpitaux Universitaires de Genève.
Alors, chauvinisme mal placé ou réel dysfonctionnement ? Côté français, cette sévère mise en cause n'est -en tout cas- pas passée inaperçue. A la préfecture de l'Ain, on suit cette affaire avec une attention toute particulière, et l'on nous assure que l'enchaînement des événements est en cours d'analyse, avec des premières conclusions à attendre en fin de journée.
La préfecture de l'Ain écarte tout dysfonctionnement
Suite à la mise en cause en règle des secours français par la presse suisse, la préfecture de l'Ain a tenu a préciser la chronologie des événements.Les pompiers de l'Ain ont reçu l'appel du "144" suisse à 4h51 dimanche 2 septembre. Les équipages ont quitté le centre de secours de Thoiry à 5h01 pour arriver sur le lieux à 5h15, ralentis dans leur progression par l'embouteillage lié à l'accident.
Parallèlement, une équipe SMUR 74 a quitté l'hôpital de Saint-Julien-en-Genevois à 5h10, arrivée à 5h25.
A 5h13, les autorités suisses ont alors proposé de mettre des moyens héliportés à disposition sous 25 minutes, offre déclinée, compte tenue de l'heure prévisible d'arrivée. Médicalisée sur place, la victime a été évacuée par ambulance aux HUG.
Un schéma qui -pour la préfecture- ne comporte pas de délai anormalement long, compte tenu des circonstances et de la difficulté à arriver sur les lieux de l'accident.