Depuis plusieurs années, l'association "Pays de Gex-solidaire" et la liste écologiste et citoyenne "Ferney-en-Grand" militent pour un hôpital public transfrontalier qui desservirait le pays de Gex et le bassin de Bellegarde. Ce samedi 22 janvier, 250 personnes se sont rassemblées devant la communauté d'agglomération du pays de Gex pour se faire entendre.
Porte-voix à la main, Jean-Loup Kastler, n'hésite pas à monter sur un banc pour se faire entendre des manifestants, venus eux aussi devant la communauté d'agglomération du Pays de Gex, ce samedi 22 janvier.
" Nous sommes ici dans le désert médical le plus peuplé de France. 130 000 habitants sans hôpital, c’est catastrophique ! Pas de pédiatrie, pas de psychiatrie, des jeunes femmes qui accouchent dans les voitures avant d’arriver à l’hôpital… C’est de la détresse humaine."
Jean-Loup Kastler appartient à la liste d'opposition "Ferney en Grand", de mémoire, il situe les dernières manifestations pour obtenir un hôpital sur ce territoire aux années 1970. "Et pourtant, les gens souffrent " rappelle t-il.
A ses côtés, Raphaël Vinçon, co-organisateur de la manifestation, souligne les différents écueils auxquels sont confrontés les habitants. "Ici, il n’y a pas vraiment d'hôpital. Si on veut aller à l’hôpital c’est direction Saint-Julien en Genevois, qui se trouve à 1h de route. Ceux qui ont la chance de se faire soigner en Suisse, ça va, mais tout le monde n’est pas concerné. Il y a des gens qui travaillent en France qui ont la sécu française et pour eux c’est très compliqué."
Un projet d'hôpital transfrontalier comme en Catalogne
Les habitants en ont assez de cette situation, ils réclament l’inscription d’un projet d’hôpital transfrontalier dans le contrat territorial de santé. Pour cela ils s'appuient sur ce qui existe à la frontière franco-espagnol, dans la vallée de la Cerdagne.
"C’est-à-dire un hôpital qui serait financé par la France et le canton de Genève - précise Jean-Loup Kastler- Ce qui serait d’autant plus possible que le canton de Genève a décidé d’ouvrir un fond paritaire au financement des questions de santé."
Les organisateurs de la manifestation demandent au gouvernement de saisir la main tendue de la Suisse.
La construction d’un tel équipement est éligible à un financement par le fonds européen de développement régional à hauteur de 60 %.
Les frais de fonctionnement d’un hôpital transfrontalier seraient répartis grâce à une convention constitutive d’un groupement européen de coopération territoriale. Dans le cas de l’hôpital de Cerdagne, la France prend à sa charge 40 % de ses frais et le reste est assuré par la Catalogne.
Vers une Europe de la santé
Avec ce rassemblement les manifestants souhaitent également interpellé le président de la république et le ministre de la santé. À l’occasion de la présidence de la France à l’union européenne, les gessiens leur demander de donner l’exemple et de faire de l’Europe "autre chose qu’une Europe des marchés, mais aussi une Europe de la santé".
Les manifestants argumentent que sur ce territoire, les ressources et les moyens existent dès lors qu’il s’agit de construire des structures qui alimentent des profits individuels comme des centres commerciaux. " Nous ce que l’on demande, c’est des services publics et notamment de santé pour les habitants car il y a des gens qui souffrent vraiment beaucoup ici" termine Jean-Loup Kastler.
Une pétition déposée sur la plateforme change.org a déjà recueilli 8500 signatures.