Nina* a 7 ans et demi, et le mardi 5 septembre elle a été rouée de coups par des élèves de CE2. Ses hématomes ont donné lieu à une incapacité de travail de 3 jours. Sa mère a porté plainte.
"Ils m'ont emmenée dans un coin de la cour et m'ont jetée par terre avant de me donner des coups de poing et des coups de pied. Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu qu'ils étaient cinq." Le témoignage n'est celui d'une adulte victime d'un passage à tabac, mais bien celui d'une enfant. Nina (son prénom a été changé*) a ensuite été vue par un médecin qui a relevé des hématomes à hauteur du visage, au ventre et à la jambe. Des ecchymoses qui ne font pas souffrir l'enfant plus que cela, mais le choc a des répercussions sur son quotidien.
"Elle fait des cauchemars, elle m'appelle la nuit. Aujourd'hui, je ne l'ai volontairement pas mise à l'école", explique sa mère, bouleversée par cette agression.
A l'origine, c'était un jeu, celui "de la prison", mais Nina a été victime d'un guet-apens dans un angle mort de la cour.
Reportage Franck Grassaud et Laure Crozat
Rapidement, la directrice de l'école Charles Robin a alerté son inspecteur de circonscription, et les enfants ont été reçus avec leurs parents. Bilan, les agresseurs sont privés de récré pendant une semaine! "Mais vont-ils comprendre que ce qu'ils ont fait est grave?", se demande la maman de Nina après avoir pris connaissance des sanctions.
"C'est une première réponse", explique Jean-Pierre Blanc, inspecteur de l'Education nationale dans cette circonscription, "nous allons travailler maintenant sur le climat scolaire, sur le respect, avec les enfants et les personnels enseignants."
La mère de Nina redoute toutefois "une banalisation de la violence à l'école". "C'est pour ça que j'ai porté plainte contre les cinq enfants", explique-t-elle.
La directrice de l'école a aussi proposé à Nina de gagner une autre classe, pour ne plus croiser ses agresseurs en permanence, ce que la fillette a accepté.