Leader européen de la boulangerie surgelée, le groupe belge Vandemoortele connait son premier conflit social dans la plaine de l'Ain. Installée à Saint-Vulbas depuis 2015, l'usine est à moitié à l'arrêt ce 21 décembre 2020, suite à un appel à la grève de Force Ouvrière.
Le mouvement a démarré dimanche 20 décembre à 21 heures. Et selon le représentant syndical de Force Ouvrière, 75% des salariés étaient alors en grève, au démarrage de la chaîne de production. C'est la première fois, depuis l'ouverture de l'usine à Saint-Vulbas dans l'Ain, que le leader européen de la boulangerie surgelée, Vandemoortele, est confronté à un mouvement social.
Des caméras de surveillance, au coeur du conflit
Au sein de l'usine de la plaine de l'Ain, une quinzaine de caméras de surveillance seraient sur le point d'être installées, tout du long des deux chaînes de production. "Le sujet est sur la table depuis quelques années, mais les choses se sont intensifiées depuis septembre et les réunions successives du CSE, mais le dialogue est unilatéral", indique le syndicaliste.
Selon le délégué syndical FO, la mise en place de ce système de surveillance est justifiée par la direction sur la base d'un "contrôle qualité sur sa ligne de fabrication". La direction de Vandemoortele se défend de vouloir contrôler ses salariés. "Sauf que le personnel s'interroge, et que cela crée un climat anxiogène", estime t-il.
Des revendications salariales
"Augmentation générale des salaires de 5%, entièreté du 13e mois au bout d’un an d’ancienneté, paiement mensuel des heures supplémentaires à 125%", ces trois revendications figurent également parmi les motifs de l'appel à la grève.
Chez le leader européen de la boulangerie surgelée, le salaire de base est en moyenne de 1.500€ net par mois. À cela, peuvent venir s'ajouter une prime d'intéressement, des heures supplémentaires payées, et un 13e mois soumis à condition. Ce dernier est versé dans son intégralité, après cinq ans d'ancienneté. Force Ouvrière souhaite que cela soit le cas au bout d'un an.
"Le site de Saint-Vulbas a du mal à fidéliser ses employés. L'usine a ouvert ses portes, il y a 5 ans. Or la moyenne de l'ancienneté, c'est un an". Salaire, ambiance, conditions de travail ? Difficile de dire si tel ou tel élément, incite ou non les employés à partir. Mais pour le syndicaliste, ce mouvement social vise "à obtenir plus de pouvoir d'achat, et rendre la situation de l'emploi plus attrayante".
Le syndicaliste, lui, est entré chez Vandemoortele à Saint-Vulbas, en juin 2015. "J'ai 26 ans, j'ai grandi avec", confie le délégué syndical. "Ce n'est pas une mauvaise entreprise. Mon seul problème, c'est que le dialogue social y est unilatéral. Les gens ne sont pas consultés".
Dans la plaine de l'Ain, la société Vandemoortele emploie 77 personnes. L'une des particularités du site de Saint-Vulbas, c'est qu'il compte deux lignes de production : une pour les baguettes précuites surgelées, l'autre pour les viennoiseries. Avec le mouvement de grève, suivi par 65 à 70% des salariés lors des différentes rotations en ce lundi 21 décembre, la chaine de production de viennoiseries est à l'arrêt. Le syndicat Force Ouvrière annonce que la grève est reconduite pour 24 heures.
Le groupe belge Vandemoortele compte une dizaine de sites en France, et affichait un chiffre d'affaires à la fin 2019 de 536 millions d'euros.