Dans le département de l'Ain, deux aérodromes ont fêté leur anniversaire ce week-end du 15/16 septembre. 70 ans pour Bellegarde-sur-Valserine, 40 ans pour Bourg-Jasseron. Le public a ainsi pu rencontrer des pilotes tellement passionnés qu'ils ont acquis des avions de collection.
Aérodrome de Bourg-Jasseron. C'est la fête en ces Journées du Patrimoine. Il ne s'agit pas seulement de célébrer le patrimoine aérien, il s'agit aussi de souffler les bougies de l'aérodrome installé à la sortie de Bourg-en-Bresse depuis 40 ans, après un passé aux Vennes.
Les baptêmes de l'air se succèdent. On fait la queue pour voir la tour de contrôle. Sur le tarmac, on ne peut que remarquer ces anciens avions, particulièrement un, présenté par son pilote en costume.
Jean-René Valot est l'heureux propriétaire d'un Fairchild 24, et pour replonger les visiteurs dans son époque, il a revêtu le complet de la Royal Air Force. Il aime à raconter l'histoire de l'appareil livré aux Britanniques par les Américains, en 1943. Restée en Afrique du Nord jusqu'à la Libération, "cette estafette des airs" est ensuite passée par l'Italie avant d'être vendue à une école de pilotage suisse. Jean-René en a fait l'acquisition il y a 4 ans.
Marqué par la photo d'un grand-père devant un avion en 14/18, Jean-René a toujours eu l'idée de voler en tête. Une passion qui a longuement mûri, aboutissant au Graal: l'achat d'un appareil. "C'est le prix d'une grosse berline, mais c'est un coût tout de même", avoue-t-il. 48.000 euros, sans compter l'entretien. Le prix de la passion pour ce formateur de profession. En plus, il ne se sent pas totalement propriétaire de son Fairchild, "il appartient à l'Histoire et personne n'est propriétaire de l'Histoire!".
Reportage Franck Grassaud et Frédéric Llop
A l'occasion des anniversaires des aérodromes de Bourg-en-Bresse et Bellegarde-sur-Valserine, portrait de deux propriétaires d'avions de collection.
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©France 3
Le prix d'une certaine liberté
L'aérodrome de Bellegarde-sur-Valserine était aussi en fête ce week-end. On ne célébrait pas vraiment les 70 ans de l'aérodrome mais le 1er atterrissage de pilotes d'Oyonnax dans le secteur. C'est cet acte qui a lancé l'idée de faire plus et de créer un tarmac digne de ce nom. Depuis, les passionnés de l'aéroclub se pressent. Il y a notamment 40% de Suisses. Parmi eux, Blaise Morand qui travaille dans l'immobilier à Genève.
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Il n'a pas toujours eu les moyens pour sa passion, mais a toujours eu l'envie. "On est poussé par cette envie", témoigne-t-il, "alors dès que j'ai pu, je me suis acheté un appareil". Ce fut d'abord un Jodel 117 de 1954, puis le Maule arriva. Une dépense de 50.000 euros environ pour décrocher l'avion des aventuriers, "capable d'atterrir partout, même en brousse". Il aime la liberté que lui offre ce bijou léger, fabriqué à la fin des années 70.
Les meetings aériens regorgent de ces histoires de mordus, -pas forcément très fortunés-, qui entretiennent ces pièces du grand musée des airs.