Bébés nés sans bras dans l'Ain : une nouvelle enquête lancée par le gouvernement

Le gouvernement a décidé de lancer une nouvelle enquête sur les bébés sans bras ou sans mains nés dans plusieurs départements (dont l'Ain), a déclaré ce dimanche 21 octobre la ministre de la Santé Agnès Buzyn en jugeant "insupportable" que ces cas groupés restent sans explication.

Une nouvelle enquête et une nouvelle méthodologie


Le gouvernement a décidé de lancer une nouvelle enquête sur les bébés nés sans bras, sans avant-bras ou sans mains dans plusieurs départements français, dont le département de l'Ain. Avec le ministre de la Transition écologique François de Rugy, "nous avons décidé de relancer une enquête" avec l'Anses et Santé Publique France pour avoir des "regards croisés" de médecins et d'experts de l'environnement, a déclaré ce dimanche, la Ministre de la Santé, Agnès Buzin, lors du "Grand jury" RTL-Le Figaro-LCI. "On ne peut pas se satisfaire de dire qu'on n'a pas trouvé de causes, c'est insupportable", a ajouté Agnès Buzyn. 
Au sujet de cette "nouvelle enquête" destinée à "faire toute la lumière sur l'origine de ces malformations", François de Rugy, ministre de la Transition écologique, s'est également exprimé sur twitter :   


Une enquête de Santé Publique France contestée


Ces cas groupés ont été observés dans l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), en Loire Atlantique (3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint. Ils ont suscité des inquiétudes dans les zones concernées. Dans l'Ain, ces enfants sont nés dans un rayon de 17 kilomètres autour du village de Druillat.


Après une première enquête, l'agence sanitaire Santé Publique France a conclu début octobre que le nombre de cas de l'Ain n'était pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale. A l'inverse, il y a bien, selon elle, un excès de cas en Loire-Atlantique et en Bretagne, mais qui restent sans explications.
Ce rapport a été largement critiqué par plusieurs scientifiques dans Le Monde, pointant des "erreurs grossières" commises par SPF.

Selon Agnès Buzyn, il y a "entre 80 et 100 naissance par an avec des malformations de membres" en France. Les causes peuvent être génétiques, liées à des contraintes physiques ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement, voire médicaments dans le cas du thalidomide, anti-nauséeux qui avait fait naître des milliers d'enfants sans bras entre 1957 et 1962). Plusieurs facteurs entrent sans doute en ligne de compte.
  
 

La survie du Remera est-elle menacée ?


La ministre de la santé Agnès Buzyn a par ailleurs assuré qu'il était "hors de question d'arrêter la subvention des registres" y compris du Remera dirigé par Emmanuelle Amar, le plus ancien des six registres des malformations congénitales de France basée à Lyon qui est au centre d'une polémique après avoir révélé les cas de l'Ain.
"Quand il y a un registre qui cumule des cas pendant 20 ans 30 ans, si à un moment vous l'arrêtez, on ne peut plus le démarrer, vous perdez l'information. Quand on a un registre qui fonctionne, il ne faut surtout pas l'arrêter", a souligné la ministre de la santé. 
 

Des réactions à l'annonce de cette nouvelle enquête


Emmanuelle Amar, qui conteste les conclusions de Santé publique France sur le fait qu'il n'y aurait pas d'excès de cas dans l'Ain par rapport à la moyenne nationale, a "salué" sur le réseau social twitter la décision de la ministre de la Santé.  L'annonce d'une nouvelle enquête est "une grande avancée", a-t-elle déclarée. La directrice du Remera reste cependant vigilante : "on ne doit pas demander à Santé publique France de mener cette enquête. On a beaucoup de scientifiques indépendants de qualité en France. Il faut évidemment qu'on rassemble des gens qui n'ont pas été partie prenante de la polémique". 

Une décision saluée également par le député européen Yannick Jadot, qui s'inquiète toutefois de la "pérennité financière" du Remera. 
Pour l'ex-ministre Delphine Batho, cette nouvelle enquête scientifique est un "désaveu pour tous ceux qui disaient: circulez y a rien à voir..."
 
Récit S.Cozzolino - 22/10/18 ©France 3 RA
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