Considérés comme des commerces dits "essentiels", les magasins d’optique restent ouverts pendant le confinement. Pour autant, une solution existe pour les clients qui souhaitent limiter leurs déplacements au maximum, celle des opticiens à domicile.
Pour Danièle et Claude Baras, habitants de Villette-sur-Ain, il devenait urgent de changer de monture et de verres. Mais pas question pour eux de se déplacer. Le couple a préféré rester chez lui. "On est confinés. Donc, bien évidemment, on prend le moins de risque possible, argue le septuagénaire. Et le simple fait d’aller jusqu’à Ambérieu-en-Bugey, à 15km, de circuler en ville et de rentrer dans un magasin, même s’il y a peu de risque, c’est une contrainte."
Pour la première fois, ils ont donc fait appel aux services de Mélanie Sion, opticienne à domicile. "Je fais la boutique ambulante avec ma voiture", plaisante-t-elle au volant. Chaque jour, elle sillonne les routes du département de l'Ain à la rencontre de ses clients. D’un foyer à l’autre, elle transporte pas moins de 400 paires de lunettes dans ses mallettes à roulettes.
Prise de mesure, contrôle de la vision et essayage des montures se font au salon. Les prestations et le protocole sanitaire sont les mêmes qu’en magasin . "Ce n’est pas évident d’essayer des lunettes avec un masque, donc on se met à distance, explique l’opticienne. Chaque lunette essayée est désinfectée après pour ne pas prendre de risque supplémentaire. Et, une fois les essayages terminés, remise de masques obligatoire."
Cette formule a immédiatement séduit Danièle. "Puisque Mélanie respecte toutes les règles sanitaires en cours, je me sens bien plus en sécurité que si j’allais rencontrer d’autres gens dans un magasin, où il peut y avoir des personnes contaminées", avance la cliente.
Les consultations à domicile rassurent
Opticienne depuis plus de 10 ans, Mélanie Sion a commencé son activité chez l'habitant il y a 2 ans. A l'origine, l'envie d'exercer son métier autrement, d'offrir un service au plus proche des attentes de sa clientèle. Un lien qui met Marie-Jeanne Todeschini, 67 ans, en confiance. Particulièrement en temps de covid. "C'est difficile parce qu'on ne voit plus les petits enfants, on ne voit plus les enfants... donc ça fait du bien de pouvoir discuter avec Mélanie, de boire un café...", confie-t-elle.Depuis le début du confinement, la commerçante a enregistré une hausse des demandes de rendez-vous. Enfants, jeunes actifs ou seniors... si les consultations s'adressent à tous les publics, elles rassurent les personnes vulnérables.
Un reportage de Maryne Zammit et Marie Lou Robert