Sept ans après la disparition d'Anne Charlotte Poncin dans l'Ain, sa femme a été mise en examen pour meurtre et placée en détention provisoire. La piste du crime conjugale a été relancée après la découverte d'un crâne en février 2023.
Le mystère restait complet depuis le 5 janvier 2016. Anne Charlotte Poncin, âgée de 30, disparait sans laisser la moindre trace. Sept ans plus tard, sa femme a été mise en examen pour meurtre et placée en détention provisoire. L'information, révélée par Marianne, nous a été confirmée par l'avocat de la famille Poncin ce jeudi 20 avril 2023.
Février 2023 : un nouvel élément déterminant
"Je vous confirme le placement en détention provisoire de l'épouse de madame Poncin. La chambre de l'instruction a confirmé ce jeudi 20 avril après-midi, la décision de la semaine dernière du juge des libertés et de la détention pour une qualification de meurtre sur la personne de son épouse", a déclaré sur l'antenne régionale de France 3, Me Bernard Boulloud, l'avocat de la famille Poncin.
L'épouse d'Anne Charlotte avait été placée sous contrôle judiciaire il y a tout juste un an. "La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon a décidé de son maintien en détention provisoire aujourd'hui, pourquoi ? Parce qu'il nous a été révélé qu'un crâne avait été découvert. Et que cela constituait un élément nouveau dans le dossier", a précisé Me Bernard Boulloud. D'autant que la compagne d'Anne Charlotte avait fait précédemment des aveux.
Elle avait fait des aveux. Pas des aveux sur le meurtre, mais des aveux sur le fait d'avoir dissimulé son corps. Qu'elle l'avait enterrée quelque part dans la forêt. Et ensuite, qu'elle l'avait jetée dans l'eau.
Me Bernard Boulloud, avocat de la famille Poncin
La suspecte était ensuite revenue sur ses dires. Mais la découverte d'un crâne, le 19 février par un chasseur, a permis de réorienter les soupçons vers elle. "L'élément nouveau ne démontre absolument pas qu'elle est décédée de manière violente", plaide de son côté, Me Grégoire de Petiville, avocat de la suspecte qui se dit innocente.
Depuis la disparition de l'ancienne militaire installée à Ambérieu-en-Bugey, les enquêteurs disposaient de peu d'éléments probants. Des recherches avaient été menées en vain dans le département de l'Ain. Le dossier avait également été soumis à l'équipe en charge d'étudier de possibles autres victimes de Nordahl Lelandais, le meurtrier de la petite Maëlys.
Quelles suites ?
"La personne mise en examen va être réentendue. Le crâne va de nouveau être expertisé, mais on est sûr qu'il s'agit de celui d'Anne Charlotte. Les investigations vont se poursuivre autour de cette récente découverte afin de tenter d'autres ossements, des vêtements ou objets", a conclu Me Bernard Boulloud.
Moment difficile pour la famille d'Anne Charlotte. "On ne veut pas en rajouter, on veut juste que la vérité soit faite. On veut retrouver notre fille et savoir ce qui s'est passé", a confié à l'AFP le père en sortant de l'ancien palais de justice de Lyon au côté de son épouse disant avoir été "menée en bateau".
Sur la page Facebook ouverte par les proches d'Anne Charlotte peu après sa disparition, un message a été publié ce vendredi 21 avril 2023. "Un grand merci à vous tous pour vos messages et votre soutien que vous avez eu envers nous pendant toutes ces années. Aujourd'hui, nous pouvons vous confirmer le décès de notre fille et le placement de sa meurtrière présumée en détention provisoire." La page Facebook intitulée Tous ensemble retrouvons Anne Charlotte, va rester active afin notamment de suivre l'évolution de la procédure.