Depuis le 17 juin, la déchetterie de Frans est fermée au public, ce qui n'empêche pas les usagers de déposer leurs déchets devant le portail! De quoi aggraver la colère du président du syndicat local des ordures ménagères qui doit faire face à une crise majeure sur ce site.
Cédric a d'abord été menacé de mort. Le lendemain, six hommes en sont venus aux mains! "J'ai été très choqué, j'ai reçu un coup à la lèvre et j'ai une dent qui bouge. J'ai aussi un hématome au cou", explique cet intérimaire qui travaille à déchetterie de Frans. Un passage à tabac qui a donné lieu à un arrêt maladie de plus d'une semaine. Et dans l'immédiat, le jeune homme ne se voit pas revenir sur le site. "Si on ne fait rien, ça va mal finir!", lance-t-il.
Par solidarité, et parce qu'ils commencent aussi à avoir peur, les autres salariés ont fait jouer leur droit de retrait. Ils ont été redéployés vers d'autres décharges, en attendant des propositions de la part du syndicat qui gère la collecte des déchets. Claude Montessuit comprend leur inquiétude, le président du SMICTOM envisage donc de faire appel à un vigile ou un maître-chien pour surveiller les lieux. Un coût supplémentaire qui pourrait faire grimper la taxe des ordures ménagères.
Le site est victime d'envahissements. Des familles entières débarquent avec leurs enfants pour des câbles et des moteurs. Tout cela afin de vendre le cuivre, notamment, qui devient de plus en plus précieux.
A deux pas de la déchetterie, ces Roms ont un camp installé dans une usine désaffecté, c'est là qu'ils font brûler les fils pour récupérer les métaux. Le secteur est aussi devenu une décharge...
"Certains me disent que ce ne sont que des déchets, que ce n'est pas grave, certes, mais ils sont capables de tout pour parvenir à leurs fins. Ils cassent les clôtures, dérangent tout ce qui est déjà trié, ne font pas attention aux usagers et donc s'en prennent aux employés", témoignent le président qui insiste aussi sur la pollution liée aux brasiers en pleine nature. "Et puis, il y a des enfants, parfois très jeunes. Si jamais il y en a un qui se fait mal, c'est à moi qu'on le reprochera", ajoute Claude Montessuit.
Un président bien embêté par cette situation. "Je sais aussi que ça les aide à vivre", commente-t-il.
En attendant, la déchetterie est donc fermée et le syndicat doit faire face à d'autres gestes inconscients, ceux des usagers qui vident leurs véhicules devant le portail, alors qu'une autre déchetterie existe à 10km, du côté de Reyrieux.