Effets à retardement de la crise Covid : il y a urgence pour la santé mentale dans l'Ain

C'est un nouveau cri d'alarme concernant la situation de la psychiatrie dans l'Ain qui vient d'être relayé. Xavier Breton a posé une question écrite au gouvernement sur ce sujet. Objectif : que des mesures fortes soient prises pour faire face à la pénurie de soignants spécialisés.

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Dans le département de l'Ain, la démographie médicale est un problème régulièrement pointé du doigt. Et quand il s'agit de psychiatrie, le phénomène est encore plus criant, risque "de se creuser de manière inquiétante compte-tenu des répercussions de la crise sanitaire". Ce diagnostic, établi lors du dernier conseil territorial de santé, a poussé le député de l'Ain, Xavier Breton, à interpeller le gouvernement.

Un diagnostic alarmant depuis des années

"Afin de soulager les hôpitaux et améliorer la santé mentale des habitants, quels moyens vont être mis en place pour pallier cette faible attractivité et résoudre ce manque d'effectifs, dont le préjudice subi par les soignants est une réelle difficulté ?" Telle est la question écrite posée au gouvernement par Xavier Breton.
Cette interrogation du député de l'Ain fait suite à sa participation au récent conseil territorial de santé. Ce conseil, organisme de concertation, qui réunit autorités sanitaires et professionnels de santé, travaille à la mise en place du projet territorial de santé mentale pour les années à venir. Un projet qui s'appuie sur ce diagnostic : l'Ain souffre d'un déficit de médecins et d'infirmiers psychiatres.

  •  Au moins 5 % de la population adulte - soit plus de 24 000 personnes - est atteinte d'une pathologie psychiatrique grave, sans compter les troubles d'anxiété, du comportement ou encore liés aux addictions.
  • Le département de l'Ain compte 6 à 7 psychiatres pour 100 000 habitants, contre 19 au niveau national.
  • Les conditions de consultation sont telles que le rétablissement moyen de ces patients ne dépasse pas 13,5 %.

Vers un système contraignant ?

Le manque d'effectifs en psychiatrie dans le département de l'Ain, Xavier Breton sait parfaitement qu'il ne date pas d'hier. Et le département a déjà travaillé à la mise en place de mesures incitatives. Mais aujourd'hui, l'inquiétude est renforcée par les répercussions de la crise sanitaire sur la santé mentale en général. Chefs d'entreprise, étudiants, nombreux sont ceux qui connaissent des difficultés depuis le confinement et le bouleversement de leur quotidien dû au Covid.

"Cela va empirer avec la crise, il faut une réponse forte" estime Xavier Breton. Mais que peut faire l'État ? Selon le député de l'Ain, l'une des possibilités c'est la réglementation, et notamment la prise de mesures plus contraignantes concernant l'installation de médecins. "On limite l'installation dans certaines zones, pour ouvrir à d'autres", explique l'élu à l'Assemblée nationale. Xavier Breton le reconnait, "le sujet est sensible, fait débat depuis la loi HPST" (loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires). Mais il est peut-être temps de franchir le pas, suggère l'élu des Républicains. 

"Le manque d'infirmiers, le déficit de médecins provoque un engorgement supplémentaire dans les hôpitaux, c'est pourquoi certains patients doivent attendre jusqu'à six mois afin de bénéficier d'un rendez-vous. Cette durée ne peut garantir un accès rapide et qualitatif à un soin psychiatrique pourtant essentiel, et qui sera l'enjeu majeur au sortir de cette crise aux multiples conséquences", écrit Xavier Breton dans sa question au gouvernement.

Reste à savoir si le député de l'Ain aura réussi à attirer l'attention du ministre des Solidarités et de la Santé.

 

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