Le 28 juin, les Ferneysiens auront le choix entre 3 listes. Celle du maire sortant, l'UDI Daniel Raphoz, celle du DVG Jean-Loup Kastler et une liste d'union créée durant le confinement, et composée par 3 candidats du 1er tour qui promettent d'être maire à tour de rôle s'ils sont élus.
"A Ferney, le débat politique est toujours riche, on ne s'ennuie jamais ! Sans parler des recours, toujours nombreux. Y'a du Voltaire là-desssous !", explique, dans un sourire, un observateur de la vie locale.
Et ces élections 2020 offrent effectivement une bataille différente, pas pareil. Déjà après le premier tour, quatre candidats sur 5 pouvaient se maintenir. Les quadrangulaires ne sont légion en France.
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Mais la suite est aussi très étonnante. Les trois candidats du bas de tableau ont décidé de s'unir. "On a senti durant le confinement que les Français voulaient autre chose, une autre politique, c'est donc logiquement qu'on s'est retrouvés", explique François Meylan, avant dernier maire DVG tendance écologiste. Le voir faire cause commune avec un ancien opposant de droite, Christian Landreau, et avec le candidat LREM, Dorian Lacombe, surprend beaucoup. Mais l'accord autour de "La Force de l'Union" tient surtout parce qu'ils s'engagent à prendre la tête de commune à tour de rôle, s'ils sont élus. Autrement dit, Ferney changerait de maire au bout de 2 ans, "sans changer la structure", s'empresse de détailler Dorian Lacombe, "les conseillers municipaux auront toujours les mêmes missions".
Pour construire cette équilibre, et ne pas risquer de voir l'un d'eux s'accrocher au fauteuil, chaque candidat est venu avec 10 colistiers. Il n'y a donc pas de majorité.
"On change la façon de faire de la politique locale, c'est novateur", lance Christian Landreau, enjoué.
L'idée est inspirée par la Suisse voisine. La présidence de la Confédération est tournante.
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Jean-Loup Kastler, -candidat DVG arrivé en 3e position au 1er tour-, a été approché par "le groupe des trois" pour entrer dans cette union. Il a refusé. "J'ai eu l'impression de voir une usine à gaz. Et puis, où est la parité dans cet arrangement ?", se demande-t-il.
Daniel Raphoz, -presque 41% des voix au premier tour-, est lui-aussi dubitatif. "Faudrait peut-être demander au préfet avant de se lancer. Va-t-il accorder une démission tous les 2 ans ? C'est pas sérieux", lance le maire sortant.
Thèmes de campagne
S'il est un thème qui a pris de l'ampleur entre les deux tours, c'est bien celui de l'hôpital. Avec la crise sanitaire, l'absence d'un établissement de santé digne de ce nom a sérieusement inquiété les quelque 100.000 hts du Pays de Gex. Durant le confinement, Jean-Loup Kastler a lancé une pétition pour dénoncer ce désert, sachant que les Gessiens sont rattachés aux hôpitaux de Haute-Savoie, de l'autre côté de l'agglomération de Genève.
Jean-Loup Kastler milite pour la création d'un hôpital public transfrontalier sur le modèle de l'hôpital de Cerdagne à la frontière franco-espagnole.
Désormais, même le programme de "La Force de l'Union" se dit favorable à l'installation d'un hôpital, alors que LREM, -l'une de ses composantes-, privilégiait jusqu'à présent des accords plus importants avec les établissements suisses.
De son côté, le maire sortant Daniel Raphoz travaille depuis plusieurs années pour accueillir un hôpital privé, faute de mieux. Le dossier serait en bonne voie.
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Autre thème qui fait surface à la veille de ce 2d tour, la création d'une école de la deuxième chance. C'est la n°2 de la liste "Ferney en grand", Myriam Manni, qui porte le projet. "On oublie trop souvent les jeunes ici, il faut leur offrir un avenir pas forcément en passant par le parcours classique", explique-t-elle.
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