Actuellement 6e au classement Jeep Elite, la JL est première quand il s'agit de trouver de nouvelles sources de financement. Le club de basket de Bourg-en-Bresse vient ainsi d'ouvrir un complexe de loisirs ! A l'avenir, billeterie et subventions ne seront plus les uniques nerfs de la guerre.
Le président de la JL Bourg adore le basket, les Etats-Unis, et c'est un expert-comptable. L'équation est donc simple pour Julien Desbottes. En additionnant ses passions, sans retenue, et en regardant de plus près les sources de financement du sport en France, il a fait évoluer un club désormais cité en exemple par la Ligue.
Déjà, ses voyages outre-Atlantique lui ont permis de comprendre qu'un match devait être un show. "Il n'y a pas que le basket américain qui nous a inspirés, j'ai aussi regardé de près l'expérience du Cirque du Soleil", explique le boss. Il y a 5 ans, l'arrivée de la JL dans la salle Ekinox a aussi facilité les choses. L'infrastructure se prêtait à "l'entertainment". Cette bascule vers le divertissement sportif, le club l'a même financée à hauteur de 300 000 euros, pour payer jeux de lumière et sonorisation, alors qu'il n'est que locataire des lieux. Bien lui en a pris. Le spectacle est aujourd'hui haletant, avec des animations à toutes les pauses et un taux de remplissage de 98%. A chaque match à domicile, Ekinox est un chaudron.
"Mais on a que 17 matches par an, bientôt on en aura que 15, comme on ne peut pas demander à notre public et à nos partenaires de payer toujours plus, il faut bien trouver de nouveaux subsides", insiste Julien Desbottes.
Interview
Un complexe indoor
D'où l'idée de ce complexe de loisirs qui regarde Ekinox depuis l'autre côté de la rue. L'infrastructure de 4000m2 est implantée sur une ancienne friche industrielle. Son inauguration officielle a eu lieu mardi 17 décembre. On y trouve un grand espace de restauration, 14 pistes de bowling avec des écrans sur lequels les matchs seront bien évidemment retransmis. Il y a aussi un hall garnis de trampolines et un autre dédié aux jeux d'enfants. Curieusement, le logo de la JL est nulle part !? "Ce n'est pas le siège du club !", explique tout sourire Fabrice Pacquelet, le directeur de la JL qui gère aussi ce nouvel endroit, "on accepte tout le monde, les supporters de tous les clubs de la région, aussi bien les fans de basket que de foot ou rugby." Il s'agit de ne froisser personne, de ne favoriser personne, d'accueillir toutes les clientèles et surtout les familles.
On sait que la JL a investi 400 000 euros dans l'affaire, qu'avec d'autres partenaires financiers la somme rondelette d'1 million 200 mille euros a finalement été mise sur la table. "La confiance des banques a fait le reste", ajoute le président qui évoque "des emprunts" sans donner plus de détails sur le coût global du projet. "C'est secret !", lance-t-il.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
Avec le montage en place, on devine que le 10.55 est appelé à rapporter gros au club, d'autant que l'offre de loisirs indoor n'est pas pléthorique dans la ville-préfecture de l'Ain. Ainsi, le budget de la JL, -le 10e sur 18 clubs en Jeep Elite, avec 5,3 millions d'euros-, pourrait lui permettre de voir plus grand pour que la fête continue.
Ce serait une fierté pour le staff dont les finances reposent actuellement à 60% sur les partenaires, 25% sur la billeterie et 15% sur les subventions. "On est déjà des pionniers car on ne dépend pas uniquement des collectivités, cette logique entrepreneuriale est saine", conclut le président.