Après Valence et Lyon, c'est à Bourg-en-Bresse que la manifestation régionale des gilets jaunes est prévue, ce samedi 16 février, avec plusieurs milliers de manifestants. Les forces de l'ordre seront mobilisées en nombre, et elles auront pour mission de quadriller, d'îloter même l'hypercentre.
La manifestation n'a fait l'objet d'aucune déclaration, mais depuis plusieurs jours elle fait du "bruit" sur les réseaux sociaux. Il faut donc s'attendre à un gros rassemblement des gilets jaunes, ce samedi après-midi. La ville de Bourg-en-Bresse a été choisie comme centre de la contestation en Rhône-Alpes.
Selon nos informations, les manifestants n'ont pas l'intention de passer par l'hypercentre de Bourg-en-Bresse, à part peut-être un écart à proximité, vers la préfecture. Mais le préfet, en adéquation avec le maire, a malgré tout pris la décision de "sanctuariser" l'hypercentre. "Il s'agit d'entendre les commerçants", explique Arnaud Cochet, qui rappelle que les manifestations passées ont parfois été violentes dans le secteur. On se souvient de ce samedi 1er décembre où des vitrines ont volé en éclats, sans oublier les abords de la médiathèque Albert Camus, devant laquelle un grand feu avait été allumé.
"Cette fois, la vie sera normale dans l'hypercentre", lance le maire PS de Bourg, Jean-François Debat. En fait, la protection policière doit être assurée tout autour, avec 13 points de "filtrage". "Mais attention, le centre-ville sera protégé, pas barricadé, et les parkings seront ouverts", insiste le maire.
Reportage Franck Grassaud et Thierry Swiderski
Certes, la ville a comptabilisé pour 150.000 euros de dégâts depuis le début du mouvement, mais il y a aussi un très important manque à gagner pour les commerçants, dont certains préfèrent désormais fermer le samedi après-midi. "Il faut rompre la mécanique", s'exclame Jean-François Debat, et grâce à cette "protection policière" de l'hypercentre, le maire espère que les clients seront bien là. "Ce ne sera pas une ville morte!"
Plan du périmètre "protégé" avec les points de filtrage.
De son côté, la Gendarmerie annonce des points de contrôle en périphérie de la ville, jusqu'à 20km autour de Bourg-en-Bresse. "Il n'y aura pas forcément besoin d'une infraction pour être arrêté, le Parquet a pris les réquisitions nécessaires", prévient le procureur de la République. Matraques ou bombes lacrymo découvertes dans une voiture suffiront à immobiliser le véhicule et ses passagers.
Depuis le 17 novembre 2018, 132 personnes ont été arrêtées lors des manifestations, la moitié a été poursuivie en Justice.