Il invente la chute de 2 randonneurs en montagne, un pompier volontaire de l'Ain condamné

Ce lundi 6 mars, un pompier volontaire comparaissait devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse. Il est accusé d'avoir lancé une fausse alerte qui avait conduit à la mobilisation d'importants moyens de secours dans l'Ain fin décembre 2022. Il a été condamné.

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La sanction est tombée pour le pompier volontaire de l'Ain qui avait lancé une fausse alerte le 31 décembre dernier. Le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse vient de condamner le jeune homme à une peine de 6 mois de prison avec sursis et d'une obligation de soins, mais pas d'inscription au casier judiciaire. Il est également condamné à payer au Sdis de l'Ain la somme de 14 000 euros, au titre des préjudices. 

Deux randonneurs en danger

Au cours de la soirée de la Saint-Sylvestre, c'est un très court appel téléphonique qui avait donné l'alerte aux pompiers de l'Ain : un homme avait déclaré avoir vu deux randonneurs faire une chute depuis une falaise, dans la montagne de Reculet, un sommet du massif du Jura. D'importants moyens de secours étaient alors aussitôt déployés pour venir en aide aux deux malheureux. Rien d'anormal si ce n'est que cette alerte était un canular téléphonique. Ni chute, ni randonneurs. Son auteur comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse. 

Importants moyens déployés

Les recherches avaient duré jusqu'à deux heures du matin dans la nuit, puis toute la matinée du dimanche 1er janvier. D'importants moyens humains et matériels avaient été déployés pour venir au secours des deux randonneurs fantômes. Une trentaine de pompiers, un hélicoptère de la Sécurité civile de Haute-Savoie, des secouristes du Grimp (Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux) et des gendarmes du PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) avaient été mobilisés pour quadriller la zone de leur chute présumée. Mais face à ces recherches vaines, les gendarmes ont commencé à avoir de sérieux doutes et ont poursuivi leur enquête. L'appel téléphonique a alors été retracé et est remonté jusqu’à un pompier volontaire du secteur de Thoiry, un enfant du pays. Quentin, âgé de 31 ans, avait même participé aux recherches. Le coût de cette intervention d'envergure s'élevait à 12 000 euros, selon le Sdis de l'Ain. 

Grande solitude et fragilité psychologique

Le pompier volontaire de l'Ain a eu du mal à justifier ce canular devant les policiers. Pour avoir lancé cette fausse alerte, Quentin a été jugé par le tribunal de Bourg-en-Bresse ce lundi 6 mars en début d'après-midi. Il devait répondre de diffusion de fausse information et risquait une peine d'emprisonnement et une lourde d'amende pour cette dénonciation mensongère. Dans cette affaire, les pompiers se sont portés parties civiles, afin de faire payer la facture de cette intervention. Quentin devait s'expliquer sur les raisons de son acte.

"Mon ex petite amie m’a quitté, je m’en suis jamais remis. Je ne voulais pas me retrouver seul à la Saint-Sylvestre car le repas de fin d'année à la caserne avait été annulé la veille. C’est la goutte qui a fait déborder le vase", a expliqué le mis en cause, en tentant de se justifier. Au cours de son procès, le jeune homme a fait comprendre qu’il était fragile psychologiquement. Le pompier volontaire a expliqué qu’il souffrait terriblement de la solitude.

Il a également évoqué des idées suicidaires et des traumatismes survenus à la suite d’une intervention : "Après cette rupture, je me suis engagé en tant que pompier en 2009. En 2015, j’ai été appelé pour une intervention, un feu de maison, j’ai retrouvé un ami calciné dans sa maison. Je m’en veux de ne pas avoir pu le sauver". D’où cette très grande fragilité, selon lui. 

A propos de sa supercherie, il a ajouté : "j’aurais aimé en parler à mes supérieurs dès que j’ai vu mes collègues à la caserne  mais j’ai eu honte. Et puis on m’a assigné une mission: conduire de nuit dans la montagne. J’étais pris dedans". Le jeune a également dit regretter son geste. 

Une peine de 6 mois d’emprisonnement assortie d'une obligation de soins et d'un sursis probatoire de 2 ans a été requise. Ainsi que l'interdiction d'exercer métier de pompier. Enfin, l'accusation a également réclamé une obligation de payer aux parties civiles les sommes dues. Le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse vient de le condamner à une peine de 6 mois de prison avec sursis et d'une obligation de soins. L'ancien ambulancier, aujourd'hui au chômage, devra en outre payer 14 000 euros au Sdis de l'Ain.

Canular téléphonique : quelles conséquences ?

Selon le Code Pénal, le fait de "communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu'une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende". Toujours selon l'article 322 -14, "Est puni des mêmes peines le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information faisant croire à un sinistre et de nature à provoquer l'intervention inutile des secours."

Avec F.Grassaud et M.Zammit

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