Meurtre de Montréal-la-Cluse (Ain) : à la barre, les larmes des enfants de Catherine Burgod

Au troisième jour du procès du meurtrier présumé de Catherine Burgod survenu en 2008, la cour d'assise a entendu les témoignages des parties civiles, dont les enfants de la victime.

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Parole aux victimes. Plus de 13 ans après l’assassinat de Catherine Burgod, agent de la Poste à Montréal-la-Cluse (Ain), le procès de Mamadou Diallo, principal accusé, a débuté lundi 28 avril. Au troisième jour d’audiences, et après s’être consacrée aux expertises de la scène de crime, la cour d’assise entendait, ce mercredi 30 mars, les parties civiles. Les témoignages des enfants de Catherine Burgod, Cédric et Justine, racontent des parcours de vie bouleversés.  

"Pompier de service"

Cédric, il le dit lui-même, c’est « le pompier de service ». Ses amis, il n’aime pas les voir pleurer, et pendant le procès, il semble être le protecteur de la famille, celui qui fait barrage face aux médias. Mais ce pompier-là est aussi une victime. Le jour du drame, il a 19 ans, et au moment des faits, il passe un partiel à l’université. Il apprendra le décès de sa mère à la sortie de l’examen. Un acte incompréhensible, « d’une violence extrême », dont l’accusé, Mamadou Diallo, a le même âge que lui. Cédric le connaissait même, lui qui était dans la même école que lui.  

"La stratégie de l'évitement"

Pour se construire après le drame, Cédric a opté pour « la stratégie de l’évitement » : il n’aime pas « ressasser le passé », et s’efforce de « vivre le moment présent », explique-t-il à la barre. Son avocate résume : « c’est comme si vous aviez mis une chape de plomb sur l’affaire ? » Il acquiesce : « je n’ai pas de mot précis mais ça doit être ça ». Un « évitement » qui lui a permis d’avancer malgré la douleur, mais quand, devant la cour, il doit faire face à son passé, il ne parvient pas à éviter les larmes. Quoiqu'il en soit, il relativise : « j’avais 19 ans, j’ai reçu tout l’amour nécessaire avant, ma petite sœur n’a pas eu cette chance ».

Souvenirs disparus

Justine, elle, n’a que 8 ans lorsque survient le drame. Comme son grand frère, elle a passé beaucoup de temps à tamponner des timbres auprès de sa mère à la Poste. Ce matin-là, elle raconte qu'elle l’accompagne au bureau de poste, où elle a droit à un pain au chocolat avant de partir pour l’école. Elle affirme avoir eu un mauvais pressentiment ce matin-là. Elle ne reverra plus sa mère. Elle se souvient d’ « une maman douce et présente », mais regrette la mémoire perdue. « J’ai des flashs, de moments fusionnels, mais plus de vrais souvenirs ». Entre les larmes, elle évoque ses difficultés à se construire « sans ma deuxième partie », même si son père était à ses côtés.

Un témoignage manque

Les discours se suivent et marquent le procès, mais aujourd'hui il en manque un : celui de leur grand-père, Raymond Burgod, le père de Catherine. En quête de vérité, il s'empare du drame qui devient le combat de sa vie. Pendant 13 ans, il y consacre toutes ses forces, son argent, son temps. « On ne pouvait pas faire un repas de famille sans qu’il en parle », raconte Cédric. Chargé "de haine et de rancœurs",  Raymond dénonce régulièrement les lenteurs de la justice. 13 ans à chercher, à s’user, à attendre ce moment. Fatigué, affaiblit, il était présent aux deux premiers jours du procès, éprouvants. Mais aujourd’hui, il n’a pas eu la force de venir.

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