Placomusophile, c'est un mot à caser au Scrabble! C'est le nom des collectionneurs de plaques de muselet, sur les bouchons de champagne. Ce dimanche 28 octobre, une bourse leur était dédiée à Saint-Denis-lès-Bourg (Ain). L'occasion de croiser de vrais mordus qui échangent leurs capsules.
Il y a un côté concours de belote. Finalement non, il y a un côté troc de vignettes Panini dans la cour de récré. Non, c'est une bourse de collectionneurs! Mais à les voir fouiller, à les voir échanger, à la voir pointer sur leur bible (le Répertoire Lambert)... on se demande si ces passionnés ne sont pas un peu joueurs ou enfants. "On a l'âge de raison, croyez-moi, on n'échange pas n'importe quoi et à n'importe quel prix", lance Ginette, "une collectionneuse compulsive", commente un autre adepte.
La placomusophilie, c'est donc l'art de vouloir prolonger la fête, d'en garder le souvenir! Cette première communion où le champagne était doux. Ce mariage où les bulles étaient rondes. Cet anniversaire où il était vert. Qu'importe le contenu pourvu qu'il y ait la capsule!
Les maisons de Champagne ont bien compris l'aubaine. Depuis les années 1970-1980, ils multiplient les séries pour assouvir ces passionnés. "Et parfois la bouteille coûte moins chère que la capsule!", explique un placo...
C'est le Répertoire Lambert qui fixe donc les cotations en France. A partir des prix indiqués, soit on échange, soit on achète. L'une des pièces les plus recherchées avoisine les 4 à 5.000 euros. C'est une capsule Paul Roger de 1923. Comme Churchill avait acheté toute la production, les plaques sont introuvables.
Reportage Franck Grassaud et Béatrice Tardy