Un policier est menacé de mort par des internautes. Ils le prennent pour l'un des auteurs des violences contre Théo à Aulnay-sous-Bois. Une plainte a été déposée dans un commissariat de l'Ain et ses collègues ont ouvert une enquête.
Ce jeune policier en poste dans le département de l'Ain se retrouve, bien malgré lui, cible des internautes qui le prennent pour l'auteur principal des violences commises à Aulnay. Sa photo circule énormément sur internet.
Au départ de l'histoire, il y aurait le prénom d'un policier impliqué, donné par un journal. Le prénom avait en fait été modifié, mais les internautes ont pris l'info pour argent comptant et se sont mis à la recherche de l'agent sur les réseaux sociaux. L'un d'eux est tombé sur un compte qui pouvait correspondre: même prénom, même fonction... Il a alors partagé sa trouvaille. Le post a été repris des centaines de fois, gagnant plusieurs réseaux. Et les internautes se sont mis à le menacer, à appeler à la vengeance. La compagne du policier aurait aussi été prise pour cible.
Le policier visé n'a pourtant rien à voir avec ses collègues de l'affaire Théo, il est simplement originaire du Nord, comme l'agent mis en examen pour viol, et aurait à peu près la même corpulence.
Récit Franck Grassaud
Selon le syndicat UNSA Police, joint par France 3 Rhône-Alpes, l'homme n'a même jamais exercé en région parisienne.
En attendant, il a quitté son petit commissariat de l'Ain pour se mettre "au vert" quelques jours. Ses collègues, qui ont pris sa plainte après la vindicte populaire, repassent actuellement au peigne fin tous les posts haineux enregistrés sur les réseaux sociaux.
Il y a notamment eu des menaces de mort, dont les auteurs encourent plusieurs années de prison, car il s'agit d'un dépositaire de l'autorité publique.
Le procureur de la République de Bourg-en-Bresse a été informé, il s'avoue stupéfait par la violence des mots employés sur les réseaux.
Interview
La Police nationale a trouvé bon d'appeler "à la mesure" sur les réseaux, en diffusant un tweet où le nom de l'agent est donné ! Il n'y avait visiblement pas d'autres solutions pour calmer les ardeurs.