Privés de 4G, 42 détenus de la prison de Bourg-en-Bresse (Ain) manifestent leur colère

Une quarantaine de détenus n'a pas regagné leurs cellules après la promenade dimanche après-midi. Des dégradations ont été causées. Une mutinerie sur fond de mise en place de brouilleurs d'ondes qui priveraient les prisonniers de 4G.

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Dimanche 6 mars, peu avant 15 heures, une quarantaine de détenus (sur six cents au total), ont refusé de rejoindre leurs cellules en réponse à la mise en service de brouilleurs qui les priverait de connexion 4G.

Ils ont, selon le communiqué de la préfecture de l’Ain, commis des dégradations : plusieurs caméras de surveillance ont été détériorées, des poteaux porteurs de détecteurs d’alerte hyperfréquence ont été endommagés, le grillage a aussi été attaqué par endroits. Cette mutinerie s’est poursuivie jusque dans la soirée.
Après l’arrivée des équipes régionales d’intervention de sécurité, les détenus ont enfin regagné leurs quartiers. «Aucun personnel pénitentiaire n’a été pris à parti par les détenus et l'incident n'a provoqué aucun blessé parmi ceux-ci», a précisé la préfète de l’Ain.  

Bisbilles autour du brouillage des fréquences  

De source syndicale, ce serait l’installation de brouilleurs à compter de ce lundi qui aurait mis le feu aux poudres. Des brouilleurs de fréquence destinés à gêner l’utilisation des smartphones dans les différents quartiers de la maison d’arrêt. Parce que c’est un secret de Polichinelle : «les téléphones circulent en détention, rappelle Saad Benmohamed, délégué FO au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse. Ils servent à téléphoner mais aussi à accéder à internet et aux messageries via la 4G». Le brouillage de sécurité vise justement à perturber l’usage des téléphones personnels, à empêcher les détenus d’utiliser leurs appareils pour communiquer avec l’extérieur pour toutes les raisons du monde, qui pour gérer leurs affaires depuis la détention, qui pour joindre leur famille, d’autres encore pour contrôler des trafics, autant d’utilisations parfaitement hors-la-loi et contraires aux règles en vigueur.  

Téléphones fixes qui passent mal  

Depuis une année pourtant, des équipements fixes ont été installées dans chaque cellule. Ils remplacent les cabines qui existaient jusque-là dans les coursives, afin de permettre à l’ensemble des détenus de pourvoir communiquer plus aisément avec l’extérieur. Chaque détenu dispose d’un code personnel qui lui permet d’engager une communication téléphonique. Mais apparemment, l’impossibilité d’accéder à la 4G à dater de ce lundi n’est pas du gout de tous les détenus, pour les raisons citées plus haut. «Ceux qui veulent passer sous les radars, cela ne les arrange pas de se contenter du téléphone fixe. En plus, certains pensent qu’ils sont sur écoute…»  

Les smartphones circulent dans les prisons : non mais allô ?

Les smartphones sont donc légion, à Bourg comme dans toutes les prisons de l’Hexagone, assure un autre syndicaliste. Ils entrent dans les centres pénitentiaires avec une relative facilité : lors des parloirs où les fouilles ne sont plus systématiques, mais aussi par les projections, monnaie courante. Parfois, les téléphones sont récupérés par le personnel et la police lorsqu’ils tombent sur le chemin de ronde, ou dans les zones tampons de l’enceinte pénitentiaire. Parfois, ils arrivent à pénétrer la prison quand ils atterrissent dans les cours de promenade.
Dans la région, quatre autres centres pénitentiaires sont en cours d’équipement de brouilleurs, dont la maison d’arrêt de Moulins-Cusset, dans l’Allier.

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