C'est un avocat franco-palestinien emprisonné depuis 6 mois en Israël. Salah Hamouri est en garde à vue, sans justification. Dans l'Ain, son comité de soutien est très actif, la mère de Salah étant originaire de Bourg-en-Bresse. Des élus demandent aussi sa libération.
Début septembre 2017, Jean-François Debat, -le maire PS de Bourg-en-Bresse-, adressait une lettre au président Emmanuel Macron, lui demandant d'intervenir auprès d'Israël pour obtenir la libération de Salah Hamouri. 6 mois plus tard, l'élu a reçu un avis de réception de l'Elysée, mais rien n'a changé.
Visiblement, le Chef de l'Etat a bien demandé la libération de son ressortissant le 10 décembre à Benjamin Netanyahu, mais la situation de l'avocat franco-palestinien s'est depuis aggravée! Il vient d'écoper d'une prolongation de sa détention administrative de 4 mois.
"Ce que nous demandons de nouveau, c'est que la diplomatie française fasse pression sur Israël pour que cette détention arbitraire ne dure pas", explique Jean-François Debat, "et que l'action diplomatique de la France soit mise au service de quelqu'un qui a la nationalité française."
Il avait son diplôme d'avocat depuis 3 jours
De son côté, Claude Bardet, qui dirige le comité de soutien dans l'Ain, attend lui aussi une "initiative politique". "Salah n'est pas un terroriste, il veut seulement défendre les droits des prisonniers palestiniens", explique-t-il.C'est effectivement alors qu'il venait de décrocher son diplôme d'avocat, que Salah Hamouri a été arrêté. 3 jours plus tard, le mardi 29 août 2017, le tribunal décidait finalement de sa libération sous caution. Au moment de payer la caution, sa famille a été informée que Salah resterait incarcéré suite à une demande de détention administrative de six mois provenant du ministère de la défense israélien.
"Y'a pas de charges contre lui, on sait pas ce qu'il lui est reproché puisque le dossier est secret. Personne n'est au courant, ni nous ni même son avocat qui n'a pas accès au dossier", regrette Denis Hamouri jointe par téléphone à Jérusalem Est.
En attendant, une nouvelle manifestation de soutien est prévue à Bourg-en-Bresse le mercredi 14 mars à 10h30, place Joubert.
La Ligue des Droits de l'Homme intervient
La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) est aussi intervenue récemment pour pointer "le gouvernement israélien (qui) poursuit dans la voie de l'injustice la plus absolue, ignorant y compris les demandes formulées par le gouvernement français. Le mépris des uns pour la parole de la France, la faiblesse des autres à la faire entendre ne peuvent qu'interroger gravement sur les garanties dont nous bénéficions vis-à-vis de l'arbitraire de telle ou telle puissance".Qui est Salah?
Salah Hamouri est devenu avocat en réaction à plusieurs arrestations dont un emprisonnement qui aura duré 7 ans.Salah est adolescent lorsque débute en 2001 la seconde intifada. Comme de nombreux jeunes Palestiniens, il participe aux actions et aux manifestations. Au cours de l'une d'elles, il est blessé par balle. A 16 ans, il est mis en prison pour 6 mois. A 19 ans, il est arrêté une seconde fois et passe 5 mois en détention administrative.
En mars 2005, il est de nouveau interpellé. Alors étudiant, on le soupçonne d'être membre du Front Populaire de Libération de la Palestine et d'avoir eu l'intention de tuer Yossef Ovadia, rabbin et leader du parti politique Shas. Il est condamné à 7 ans de prison et ne ressortira que le 18 décembre 2011.
A l'époque, une campagne de solidarité est lancée en France afin d'exiger des autorités françaises de faire respecter les droits de Salah Hamouri et de réclamer sa libération. Les efforts diplomatiques ont permis à Salah Hamouri de faire partie des 1027 prisonniers politiques palestiniens libérés en échange de la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.