A quelques jours des fêtes de fin d'année, les forces de l'ordre redoublent de vigilance sur les routes. Policiers et gendarmes savent cette période propice aux comportements dangereux. Dans le département de l'Ain, l'heure est aux contrôles à partir de véhicules banalisés.
C'est une moto... banale, comme celles qu'on croise du regard quand on attend à un feu. Pourtant, en pleine agglomération de Bourg-en-Bresse, cette moto transporte deux policiers. Celui à l'arrière est chargé de surveiller les automobilistes. Il ne tarde pas à remarquer un contrevenant, le portable à l'oreille. Le policier lui montre alors son brassard et l'invite à se garer un peu plus loin.
"Je le sais, mais c'est plus fort que moi!", explique le conducteur qui avoue son impuissance devant son smartphone. Coût de la contravention, 135 euros, minorée à 90 s'il paie rapidement. En outre, l'automobiliste risque de perdre 3 points.
Un accident sur 10 est associé à l'usage du téléphone au volant. Le risque est maximal au moment où le conducteur décroche son téléphone. L'attention n'est alors plus portée sur la conduite. Lors de la conversation, le conducteur se focalise sur le devant de la route, regarde moins dans ses rétroviseurs et sur les côtés, fait moins attention à la signalisation et aux autres usagers...
Seuls les systèmes intégrés aux véhicules sont aujourd'hui tolérés.
Reportage Franck Grassaud et Sylvie Françoise
L'heure de la répression
Ces contrôles "invisibles" sont désormais monnaie courante dans le département de l'Ain où la préfecture a lancé un plan d'urgence pour sécurité routière depuis l'hécatombe de 2016, année où 59 personnes ont trouvé la mort sur la route. Depuis début 2017, le bilan affiche 40 décès. La répression est donc de mise.
De leur côté, les gendarmes multiplient les patrouilles dans des voitures banalisées avec un radar embarqué. Il s'agit de surprendre les automobilistes qui reçoivent leur contravention à la maison, et de leur faire comprendre qu'à l'avenir ils devront faire attention partout. "On enregistre moins de contrevants qu'avec un radar fixe, mais on touche des zones qui sont peu surveillées", justifie un militaire.