Les Soieries Bonnet ont été un centre majeur de production textile, installé dans l'Ain aux portes de Lyon. Mémoire d’une industrie d’excellence, les Soieries de Jujurieux constituent le plus important fonds du patrimoine de l’industrie textile à l’échelle mondiale. Et retrouvez la carte de tous lieux à visiter pour ces journées du patrimoine du 17 et 18 septembre 2022.
Au cœur du site industriel préservé, l’une des plus grandes maisons de soierie lyonnaise des 19e et 20e siècles se visite à Jujurieux, dans l'Ain. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont travaillé dans cette usine-pensionnat. Cette usine d'excellence a employé jusqu'à 1200 personnes travaillant au textile d'habillement. Le site a été reconnu au titre des "ensembles industriels remarquables".
"Une ville dans la ville"
C'est en 1810 que Claude-Joseph Bonnet fonde à Lyon une maison de soieries. En 1835, il implante dans le Bugey, au cœur de Jujurieux, une usine-pensionnat qui ferma ses portes en 2001. Une implantation à la campagne. La création de l’usine de Jujurieux s’inscrit dans le phénomène d’industrialisation de la soierie de Lyon.
Les Soieries Bonnet sont une véritable «Ville dans la ville». La manufacture regroupe des lieux de production, une vaste usine de tissage et des lieux de vie. Outre l’organisation industrielle, c'est une véritable organisation sociale, morale et religieuse qui est ainsi instaurée. Les soieries Bonnet illustrent aussi l' organisation paternaliste qui s'est mise en place au 19e siècle.
Une main d'oeuvre essentiellement féminine
Le site comptait notamment un internat pour les jeunes ouvrières, une chapelle, une école ménagère, un magasin. A l'origine de la Maison Bonnet, au 19e, la main d'œuvre est exclusivement composée de jeunes filles qui travaillent au dévidage du précieux fil de soie. Ce fil qui a fait la réputation de la Maison Bonnet. C'est une main d'œuvre essentiellement féminine, moins chère et plus docile. Elles sont embauchées dés l'âge de 12 ou 13 ans, pour que leurs mains ne soient pas abimées par les travaux des champs. Au moment du développement maximum du site, jusqu'à 700 jeunes filles sont présentes en même temps dans cette usine-pensionnat, encadrées par l'ordre des Sœurs de Saint-Joseph. Mais au fil du temps, le site recrute aussi du personnel externe. Selon les archives de la Maison Bonnet, plus de 13 000 jeunes filles ont travaillé pour cette usine textile.
Plus de 200 ans d'histoire de production textile
Qualifié "d'établissement séricicole le plus complet de l'univers", les Soieries Bonnet ont fermé après 200 ans d’épopée textile. Mais l’intégralité des biens de l’entreprise a été conservé sur site : les étoffes, l'outil de production, les archives de l’entreprise. Ces collections sont présentées au public dans une partie des bâtiments d’origine. Des bâtiments protégés au titre des monuments historiques depuis 2003. De la préparation du fil au tissage, le site compte encore plus de 70 machines utilisées par les ouvriers. Un trésor de patrimoine industriel.
Ourdisseuses, tisseuses, liseurs, gareurs, mécaniciens... au-delà de l'outil de production, le site porte des traces de leur passage et l'ambiance du lieu. Graffitis écrits sur des volets ou cachés sous des tabourets, usure des escaliers par le passage répété des ouvriers, autant de traces précieusement conservées. Le site compte plus de 300 000 objets et documents dans ses archives, en comptant les productions textiles.
A Jujurieux, les visiteurs peuvent assister à des démonstrations de métiers à tisser, rencontrer d'anciens ouvriers ou encore admirer des étoffes uniques imaginées pour les plus grandes maisons de Haute-Couture. Le velours constitue l'une des dernières fabrications de la Maison Bonnet.
Visite de 10h à 13h et de 14h à 18h, le samedi 17 septembre et le dimanche 18 septembre
La carte des événements pour les Journées Européennes du Patrimoine 2022 :