Chanay (Ain): elle met des braqueurs en fuite et obtient des excuses!

L'épicière de Chanay victime d'un braquage
Intervenante : Françoise Le Dantec, épicière à Chanay (Ain)

Aux confins de l'Ain et de la Haute-Savoie, le village de Chanay a été le théâtre d'un braquage à l'issue peu commune. Vendredi 9 décembre, vers midi, l'épicière a mis deux malfaiteurs en fuite et les a coursés, jusqu'à obtenir des excuses!

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"Si les deux guignols connaissaient notre Françoise, ils ne seraient même pas venus!", commente, avec le sourire, un habitué de l'épicerie de Françoise Le Dantec, faisant référence à son fort caractère et à son aplomb. Vendredi midi, elle a vu deux braqueurs faire irruption dans son commerce, l'un d'eux était armé avec un pistolet, ils étaient encagoulés.

D'emblée, ils ont dit à la commerçante qu'ils ne lui feraient pas de mal mais qu'ils voulaient la caisse. Elle a fait mine de s'exécuter en passant derrière le petit comptoir. C'est là qu'elle a sorti sa bombe lacrymogène, "une bombe périmée depuis longtemps", explique-t-elle. "Ça les surpris et ils ont pris la fuite." Françoise ne s'est pas arrêtée là, elle les a suivis. C'est alors que l'un d'eux s'est retourné. "Là, j'ai eu peur mais il a enlevé sa cagoule et s'est excusé."


Personne ne nous protège

Sur ce coup-là, Françoise se rend bien compte qu'elle a eu de la chance. Son inconscient n'a pas mesuré le danger. Elle est retournée, toute tremblante, dans son échoppe. L'après-midi, elle a repris le travail, sa "meilleure thérapie". Depuis, la peur s'est muée en colère. "Personne ne nous protège, et en plus faudrait qu'on ne se défende pas!", lance la quinquagénaire très remontée "contre le gouvernement". La gendarmerie la plus proche, celle de Culoz, est à 20km. 


Au lendemain de la condamnation à 10 ans de prison du buraliste du Tarn qui avait tué un jeune cambrioleur en 2009, la discussion autour de l'autodéfense s'est brutalement invitée dans ce petit village de l'Ain.

"Je vais renforcer mon autodéfense, pas pour tuer, mais peut-être avec une arme style taser (pistolet à impulsion électrique)", explique Françoise, excédée. Depuis le début de sa vie de commerçante, elle a déjà été victime d'une attaque en pleine nuit et d'un cambriolage. 

De leur côté, les forces de l'ordre rappellent que s'exposer ainsi devant un individu armé représente toujours un réel danger.
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