Cela fait 15 jours maintenant que les cafés et restaurants ont rouvert. A leur tour, les patrons de discothèques et de dancings réclament un déconfinement. Les artistes qui se produisent dans ces établissements sont sur la même longueur d'onde. Exemple dans l'Ain.
Chaque matin, au fond de son garage, à Cruzilles-lès-Mépillat, l'artiste Damien Poyard fait son show dans un studio de fortune. Son direct musical, retransmis sur un réseau social, est suivi par des milliers de personnes dans toute la France. Des accros à l'accordéon. La séance dure une demi-heure. Les commentaires sont élogieux mais les fidèles en profitent aussi pour réclamer la réouverture des lieux de danse. De quoi réconforter le musicien. "Le virtuel c'est bien, mais on n'a pas envie de s'y installer non plus", explique-t-il.
Depuis mars, Damien Poyard a dû annuler 45 dates. Ce qu'il a compris au plus fort de la crise, mais qu'il comprend moins désormais. Il montre le véhicule avec lequel il part habituellement en spectacle. "Il est à l'arrêt depuis le 12 mars au soir, date de ma dernière prestation. il n'a pas redémarré depuis...", regrette-t-il.
Pourquoi on dit à certains qu'ils ont le droit de travailler, et à d'autres que c'est interdit ? C'est ce qui se passe aujourd'hui. Nous, on n'a plus le droit de bosser, c'est pas normal !
Voir les restaurants, les bars, les cafés ouverts et ne rien savoir de l'avenir des dancings où l'accordéoniste se produit… il y a de quoi broyer du noir.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit
Les oubliés du déconfinement
A la "Dame de Coeur", un dancing d'Attignat, près de Bourg-en-Bresse, la piste reste désespérément vide, comme le déplore le propriétaire.
Nous, on est vraiment les oubliés. On veut une date de réouverture. Bien sûr, on prendra toutes les dispositions nécessaires pour la sécurité des clients. Nous ce que l'on veut, c'est au moins rallumer la lumière, et que les gens dansent, quoi.
Le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL) vient d'ailleurs d'adresser une lettre à son ministre de tutelle. Le syndicat, -qui revendique un total de 1600 établissements en France-, y propose un déconfinement "non-précipité", et des conditions compatibles avec l'activité (port du masque obligatoire, distanciation dynamique et gestes sanitaires..). Le but est également de "réclamer un plan de soutien d'urgence et une baisse de la TVA à 10%, au même titre que les autres activités de loisirs".
Lettre du SNDLL au ministre Lemoyne