Des méduses dans des lacs et rivières de l’Ain : faut-il en avoir peur ?

Elle intrigue les promeneurs et pêcheurs aux abords des lacs et des rivières. La méduse d'eau douce, espèce exotique envahissante, est bien présente en Auvergne-Rhône-Alpes. Un phénomène n'est pas rare, mais faut-il s'en inquiéter.

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Des méduses dans nos rivières. C'est possible ! Ces animaux visqueux, habituellement échoués en bord de mer, vivent également dans les étendues d'eaux non salées, et particulièrement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. 

Le lac du Bourget et le lac d'Annecy par exemple, sont des espaces propices à la prolifération de cette espèce exotique invasive.

Une première découverte à Lyon

Introduite en France en 1880, la craspedacusta sowerbyi ou méduse d'eau douce a été découverte pour la première fois en France dans le bassin aquatique du jardin de la Tête d'or, à Lyon. "On ne sait pas vraiment comment les polypes [ndlr : comme des cellules] s'étendent. On pense qu'ils sont transportés par les oiseaux ou qu'ils restent accrochés sur des plantes", explique Guillaume Marchessaux, biologiste spécialiste de la faune invasive en milieu marin et lagunaire au centre de ressources espèces exotiques envahissantes.

Une fois ces œufs fixés dans un milieu, ils peuvent produire des bourgeons donnant naissance aux méduses, que l'on retrouve aujourd'hui sur l'entièreté du globe.

Les fortes chaleurs, un facteur de reproduction

Tout comme la méduse classique, la craspedacusta sowerbyi nait des fortes chaleurs estivales qui font éclore les bourgeons. Cette année, Guillaume Marchessaux le constate, "elles arrivent avec 15 jours d'avance du fait des températures déjà très élevées qui accélèrent le cycle de reproduction de l'espèce".

Mais si leur apparition semble liée au facteur climatique, "on ne sait pas pourquoi, d'une année à l'autre, on trouve ou non des méduses d'eau douce", ajoute-t-il.

"C’est difficile d’avoir des données. Dans les zones publiques, on peut avoir des retours grâce aux pêcheurs, mais dans les réservoirs ou les carrières qui sont plus isolées, on a du mal à en récolter", conclut le chercheur qui continue d'étudier l'espèce rare et mystérieuse. Ils ne sont pas nombreux dans le monde à étudier cette méduse.

"Il y a peu de probabilité d'avoir des piqûres douloureuses"

Lorsque l'on pense aux méduses, on pense aux piqûres douloureuses qui les accompagnent. Mais, en réalité, elle n'est pas vraiment dangereuse. "C’est une méduse. Elle a une cellule urticante, donc il est conseillé de ne pas la toucher", affirme Guillaume Marchessaux. Certaines personnes aux peaux sensibles peuvent développer des réactions allergiques.

"Mais même en nageant, il y a peu de probabilité d'avoir des piqûres douloureuses comme en mer. C'est une toute petite méduse, de la taille d'une pièce d'un euro, avec de fines tentacules. À l'intérieur, elles ont une faible concentration en toxines", ajoute le spécialiste. 

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