C'est une invention toute simple qui est en passe de résoudre plusieurs problèmes dans les hôpitaux ou l'industrie agro-alimentaire. Une infirmière de l'Ain a mis au point un porte-bijoux pour les personnels de santé. Il évite ainsi de perdre ses objets de valeur et de faire entrer certains microbes.
Pour Ophélie, infirmière, la prise de service est un rituel. En quelques secondes, elle passe sa blouse blanche avant de se diriger vers un lavabo. Comme dans tout hôpital, une hygiène stricte des mains est indispensable et les bagues ne sont pas tolérées.
Alors depuis peu, dans sa panoplie, Ophélie passe également un porte-bijou autour du cou. Elle apprécie le côté pratique de cette capsule où elle peut enfermer ses bagues. "J'ai essayé la pince, j'ai essayé autour de mon cou avec ma chaîne, j'ai essayé dans ma blouse tout simplement ou dans mon sac à main, mais j'en ai perdu pas mal. Là, c'est à côté de moi, en sécurité, c'est joli et esthétique" se réjouit l'infirmière, jeune mariée qui ne voudrait pas voir son alliance disparaître.
D'infirmière à inventrice
Cet objet, Ophélie le doit à une de ses consœurs infirmières, Sandrine, qui l'a inventé. Ingénieux, ce pendentif en plastique en forme d'œuf s'ouvre et se referme au centre par vissage, avant d'être verrouillé en serrant un cordon. Il permet aux professionnels de santé d'aller de chambre en chambre, leurs bijoux à l’abri.
Toujours infirmière à l'hôpital de Pont-de-Vaux (Ain), Sandrine Iniesta écume les salons depuis cinq ans pour promouvoir son invention. Elle compte déjà des hôpitaux chez ses clients, surtout depuis la crise du Covid où les règles d'hygiène se sont renforcées.
De l'hôpital à l'usine
La nouvelle cheffe d'entreprise se rend régulièrement dans l'usine qui lui fabrique le pendentif, pour choisir de nouvelles couleurs. Un milieu qui ne lui est pas complètement inconnu car son père travaillait dans la plasturgie. Il l'a d'ailleurs aidé dans le projet. "J'avais demandé à mon papa la base, il m'a fait ça dans le garage. Il m'a fait un petit prototype. Et puis ça a plu à mes collègues. Qui m'en ont demandé un, puis 2, puis 3. Et puis bah c'est de là qu'est venue la commercialisation" s'enthousiasme-t-elle.
A l'usine, c'est Johann Maire, nouveau chef de production, qui l'accueille. Sandrine lui explique la conception de l'objet. "Pour que les gens aient confiance de laisser leur objet à l'intérieur, on a vraiment travaillé avec le bureau d'étude sur le pas de vis."
Désormais cheffe d'entreprise
L’infirmière, et désormais cheffe d’une petite entreprise, commande au coup par coup quelques centaines de pièces à la fois. Le chef de production s'en étonne. "D'habitude, c'est plus pour de grosses entreprises qui ont des marchés. Et là, de savoir que quelqu'un peut faire son produit à lui, j'avoue que ça m'a bien surpris."
Sandrine a pris soin de protéger son invention toute bête, comme elle l'avoue, à l'INPI. Elle y croit et ses consœurs aussi. Simple mais efficace.